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Interview  (CiaoGnari, Paris)  vendredi 10 avril 2015

C'est par le biais de Karen Vogt, chanteuse du groupe australien Heligoland, que je suis mis en relation avec She Owl, un duo du Piémont (Italie) composé de Jolanda Moletta et Demian Endian, deux jeunes artistes sans attaches, qui sont sur la route depuis des semaines, des mois, des années, qui ont posé leurs valises à San Francisco pour enregistrer un album éponyme en 2013 et qui s'apprête à faire de même pour leur deuxième album dont la magie sera de nous envoûter encore, encore et encore. She Owl, ce sont des saynètes chamaniques, des histoires de départ, c'est une certaine vision du mélange des cultures, ce sont des musiques et des compositions où nous, êtres humains, sommes continuellement sur la route. Venez donc découvrir ce groupe attachant avec nous.

Pouvez-vous présenter le groupe She Owl ?

Jolanda Moletta : Nous venons d'Italie, on voyage beaucoup. J'ai commencé la musique en 2006 sous mon propre nom, Jolanda Moletta et en 2013, on a créé le projet She Owl avec Demian. On a enregistré notre premier album avec deux autres musiciens Atiba Starr à la double bass et Mark Nelsen à la batterie à San Francisco. On est ensuite parti en tournée, ça va faire 2 ans non-stop, près de 100 concerts surtout en Allemagne, dans le sud de la France, en Espagne, un peu en Italie, ça semble étrange mais on n'y joue pas souvent pour des italiens ! Le projet s'est créé à deux, on invite d'autres musiciens mais comme on souhaite faire le plus de concerts possibles, on s'est dit que le duo est le format idéal même s'il peut y avoir des inconvénients pour la scène car il faut savoir jouer de tous les instruments que l'on souhaite pour nos compositions. Par exemple, j'ai appris les percussions. On essaie alors de réarranger chaque morceau à chaque fois pour s'adapter au lieu et faire de ces concerts des moments de voyage. Nous changeons souvent d'instruments, de la harpe alto à la kalimba, en passant par un harmonium indien...

Demian Endian : En effet, chaque titre est une échappée, un voyage dans les grands espaces, on n'aime pas les musiques avec trop de piano ou trop de guitare. Les choses que l'on aime le plus sont le voyage et la musique, pas la musique que l'on joue simplement mais celle pour découvrir, on peut commencer un titre avec un son ou une idée et on le travaille pour aboutir à une chanson. Tout objet fait un son, on veut pouvoir jouer avec ces sons, peu importe s'ils sont de vrais instruments ou pas. Je crois qu'il y a une dynamique dans notre musique, on est plus dans l'analogique que le digital, on n'utilise pas de boucles ou de samples. On essaie de faire comme les choses nous arrivent. On ne croit pas en la perfection, ceux qui y croit reste chez eux et ne font jamais de concert parce qu'une fois sur scène c'est plutôt le bordel, ça sonne jamais comme tu voudrais que ça le soit mais si tu maîtrises et joues avec ces petits soucis, tu es un musicien. On espère le devenir un jour.

Vous aimez les voyages, vous souvenez-vous de votre première expérience de voyage ?

Demian Endian : J'avais 16 ans, j'étais à Londres pour 3 semaines en séjour linguistique dans une école nommée Epping School, comme la chanson de Genesis, "The Battle of Epping Forest". On apprenait l'argot et des gros mots, on était dans cette ville immense - je viens d'une ville italienne - la différence était énorme, bref, c'était une expérience qui m'a changé. Et en rentrant chez mes parents, j'ai commencé à les provoquer en leur demandant s'il savait qu'il y avait autre chose en dehors de cette ville et qu'il pouvait découvrir des nouvelles choses mais mes parents ne voulaient rien changer à leurs habitudes, juste faire la même chose, tous les jours... Ça a été pour moi comme une révélation, j'ai commencé à voyager et à découvrir autre chose, d'autres cultures, rencontrer d'autres gens, tu apprends ou tu essaies de comprendre comme les gens vivent ailleurs, tu veux comprendre et parler leur langue, tu veux échanger.

Jolanda Moletta : Le voyage ouvre ton esprit et ton cœur, quand tu commences à voyager, c'est dur de revenir chez soi, tout change vite, tes amis, ta famille. C'est souvent un crève-cœur de discuter avec mes amis, tu n'es plus forcément sur la même longueur d'onde même si ceux-ci te racontent leurs vacances, c'est si différent de notre expérience. On n'a plus vraiment d'attache, on est à Paris aujourd'hui, on commence une tournée en Europe, en Allemagne en mai puis on retourne à San Francisco pour enregistrer notre deuxième album cet été et on recommence une tournée cet automne pour la promo de cet album. On n'arrête jamais, en indien on dit que partout est une maison. Grâce à la musique, tu peux parler aux gens du plus profond de toi et les toucher en 2 secondes ; dans la vie normale, c'est bien plus long. Les murs s'effondrent, les gens te parlent sans barrière.

Vous êtes à Paris depuis quelques mois déjà, pourquoi cette ville et pour quoi faire ?

Jolanda Moletta : En effet, nous sommes arrivés mi-janvier et on reste jusqu'à fin avril. On cherchait une nouvelle maison, j'ai toujours été fascinée par la France. Je suis venue à Paris deux fois, on a adoré. On a aussi fait quelques concerts dans le Sud de la France, on a toujours été très bien accueilli par les français. On a donc décidé de venir y travailler et d'y passer plus de temps pour voir ce qu'il en découlerait. On avait déjà des amis musiciens comme Karen (chanteuse d'Heligoland), j'adore ce groupe, sa voix, ce qu'ils font. On a rencontré beaucoup de gens, d'artistes, de musiciens, en un mois on a eu pas mal de contacts et on a pu jouer à droite, à gauche.

C'est pour enregistrer votre nouvel album ?

Jolanda Moletta : On a commencé l'année dernière, tous les mois, on a enregistré une démo de l'album en entier et chaque mois, on refait cette démo entière pour écouter l'évolution, on essaie d'enregistrer tout en direct. C'est très lo-fi.

Demian Endian : On essaie de tout enregistrer à deux mais on inclura probablement un ou deux musiciens en plus pour l'enregistrement final. Tout en gardant l'idée de live.

Jolanda Moletta : Ce qui est super avec ce processus d'enregistrement tous les mois, c'est que tout évolue et change. C'est incroyable d'écouter comme les chansons peuvent se transformer. On sait maintenant ce qui va fonctionner et ce qui va être supprimé, on n'a jamais travaillé de cette manière là auparavant. J'ai eu cette idée l'année dernière : "essayons de faire différemment, voyons comment tout fonctionne" et c'est super, ça marche. J'adore passer du temps en studio, dix heures ou plus, écouter comment les chansons évoluent, grandissent. C'est bien entendu à l'opposé des concerts mais j'aime bien aussi, ce côté artisanal.

Je souhaiterais de nouveau aborder le thème du voyage, avec Kerouac et la beat generation, je pense que vous faites partie de ce mouvement à votre manière, un mouvement qui est toujours et qui sera d'actualité encore pendant des siècles... Vous en pensez quoi ?

Jolanda Moletta : J'aime Kerouac, je vais commencer. J'ai du sang gitan qui coule dans mes veines par ma grand-mère qui vient du Montenegro et était gitane, et je pense que mon amour du voyage vient de là ; si je reste au même endroit trop longtemps, j'étouffe, un peu comme un oiseau dans une cage.

Demian Endian : J'ai lu presque tous les livres de Kerouac à partir de l'âge de 12 ans, j'ai commencé à voyager dans mon esprit en lisant "Sur la route", cet écrivain était pour moi comme une sorte d'ami qui te raconte sa journée. J'ai donc lu "Sur la route", "Les Clochards Célestes"... Bref, je savais tout sur lui, ce qu'il buvait, les filles qu'il rencontrait... A un moment donné, je voulais être sur la route. Ce que j'aime chez ce genre d'écrivains et de mouvement, c'est que pour eux le passé n'est pas fini, rien ne s'arrête tout se poursuit. Tout le monde peut être Jack Kerouac dans cette époque-ci et poursuivre sa route, je ne l'idéalise pas, ce n'est pas un héro ou un super-héro mais je le vois comme un ami, je ne sais pas s'il m'écoute beaucoup mais moi oui. (rires)

Un dernier mot ?

Demian Endian : Les derniers mots de ta chanson...

Jolanda Moletta : "All that i love, all that i see, one day will belong to me" (extrait de l'album She Owl et de la chanson "Belong" qui termine celui-ci).

Retrouvez She Owl
en Froggy's Session
pour 4 titres en cliquant ici !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Animal Eye de She Owl
La chronique de l'album Drifters EP de She Owl
La chronique de l'album Invisible Heart de She Owl
L'interview de She Owl (jeudi 25 janvier 2018)
Une 2ème interview de She Owl (jeudi 25 janvier 2018)

En savoir plus :
Le site officiel de She Owl
Le Bandcamp de She Owl
Le Soundcloud de She Owl
Le Facebook de She Owl

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Cédric Duchamp         
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