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de trois ans après le très inspiré Good Looking Blues
et son simple tubesque "Uneasy" voici le retour des chiens
de l’espace Laika, en gravitation ressérrée
autour de Margaret Fiedler et Gui Fixsen,
pour un nouvel album dans la continuité directe du mix cosmique de trip-hop
et de krautrock qu’on leur connaît et dont on ne connaît pas
d’équivalent direct.
Quand on pense à orbites spatiales, au delà des valses de Strauss
du 2001, on imagine avec appréhension une musique atmosphérique
et froide et certainement ennuyeuse, l’espace dans lequel progresse Laika
est beaucoup plus mutagène et dynamique.
C’est la voix de Margaret Fiedler qui envoûte le plus et donne
ce cachet unique propre au groupe. Une voix sombre, et un chant parfois froidement
groovy qui oscille avec une certaine grâce entre des ambiances de films
noirs et un dance floor intemporel et certainement pas vulgaire, elle assure
ainsi une présence faite de distance et de sensualité. La musique
elle se distingue du son electro qu’on rencontre le plus usuellement :
un trip-hop qui aurait refusé de se prendre au sérieux pour oser
une expression plus libre, une vie en arrière plan fait d’évasion,
de voyage et de fuite en avant, de rencontre jazzy (au sens de l’electro)
et de space-pop à la Pram plus consensuel.
Au final on est clairement dans la continuité directe des précédents
albums, une musique hypnotique et envoûtante. Peut être trop proche
d’ailleurs de la discographie du groupe, après une absence si prolongée
on pouvait s’attendre à un contenu plus novateur, ici on reste
globalement dans le connu aussi bien du point de vue du son que des compositions.
Malgré ce bémol, Laika n’a été rejoint par
aucun groupe dans son alchimie peu banale qui malmène les clichés
qu’on peut avoir sur les flonflons de l’electropop, et on se réjouit
de voir qu’avec le temps si le trip-hop a été définitivement
enterré, Laika montre encore le bout de sa truffe.
Avec du style pour ce bon album. |