Tu me connais depuis déjà un petit moment, et tu le sais, j’aime bien te tutoyer. Tu le sais aussi depuis le temps, je suis porté sur les guitares électriques, le rock’n’roll et tous ses dérivés : punk, blues et j’en passe.
Et bien là, on n’y est pas du tout. Vois-tu, Rocky est à l’opposé de ce que j’écoute habituellement. C’est électronique, par contre c’est funky et il y a de la guitare, ce n’est donc pas foncièrement mauvais n’est-ce pas.
Imagine une jolie fille, couchée dans une sorte de cage, moulée dans une combinaison moulante zèbre et avec des talons faisant plus penser à des sabots qu’à des chaussures. Le tout avec une coupe afro et une parure relativement volumineuse. C’est compliqué à décrire mais visuellement, c’est du plus bel effet.
Rocky, c’est Inès (Kokou) au chant et les multi-instrumentistes Laurent (Paingault) Tom (Devos) et Olivier (Bruggeman). Tous sont français, venant de Lille ou de la banlieue parisienne. Si, au départ, ils étaient plutôt pop, ils se sont vite tournés vers la musique électronique.
Leur album date de 2016 et le groupe se connaît depuis bien plus longtemps, au départ instrumental, la chanteuse, qui est leur est présentée par un ami commun vient poser sa voix dès 2011. Sur scène d’abord, en première partie de The Shoes, pour qui ils vont d’ailleurs travailler au remix de leur hit "Time to Dance".
Ils sortent un premier maxi en 2013. L’accueil est très bon et Rocky pense déjà au coup suivant (OK, celle-là est facile j’en conviens, mais on ne peut pas toujours faire dans la finesse non plus, je vous rappelle que je suis fan de rock donc (selon la légende) pas réputé pour la finesse de mon humour).
Printemps 2016. Sortie de Soft Machines. 9 titres mixant des sons électroniques mais également de vraies guitares et une vraie batterie, ce qui contribue sûrement à ce que cet album de musique "électronique" me parle, il est certes dans un style R’n’B mais on sent ce qui manque souvent, à mon sens : une âme, une personnalité, une sonorité qui se démarque véritablement.
"Big South", le troisième morceau, est rythmé, on y retrouve du saxophone. La voix d’Inès, qui doit certainement être extraordinaire sur scène est phénoménale sur "Brandy & Monaco". Mon préféré reste le second morceau "Band Against the Wall".
Il y a aussi "Love is a soft machine" où, et je cite la bio du groupe : "La voix d’Inès semble y épouser l’accroche baggy d’une basse de New Order, le titre est une pépite disco-pop résolument moderne". Je laisse les fans de New Order juger par eux-mêmes.
Alors vous les savez, je ne maîtrise pas la langue de Shakespeare, mais encore moins la langue togolaise mina, langue dans laquelle "Edzinefa Nawo" doit être chantée.
Pour conclure, le titre "This Love", morceau qui sera perçu par les fans de ce style musical comme le cousin de "Our Love" de Caribou autant qu’héritier du tube house "Big Fun" d’Inner City, pionnier de la techno originelle de Détroit.
Rocky n’est pas un groupe sur lequel on peut coller une étiquette, pop, sans se compromettre, électronique sans tomber dans le piège du commercial. Ce groupe est dédié corps et âme à la musique. Une très belle découverte, d’un très bon album regroupant 9 titres variés et qui te donne envie de danser, d’un chouette groupe hexagonal qui ne ressemble à personne.
Tu le sais maintenant, je vais finir par la sempiternelle injonction d’aller, curieux que tu es puisque tu as lu ma prose, acheter et découvrir cet album car tu le sais aussi, ceci n’est que mon humble avis, à toi de te faire le tien.