"Armstrong je ne suis pas noir, je suis blanc de peau, quand on veut chanter l’espoir, quel manque de pot"

Pendant longtemps en France, on a longtemps pensé qu’il fallait être noir pour chanter du blues ou de la soul music. Claude Nougaro s’en excusera, tout comme d’une autre manière Nino Ferrer ou Henri Salvador. La soul ne pouvait-elle être transposable en France ? Fallait-il une certaine distance, comme l’humour, pour les éloigner, les défendre de toute la passion (érotique, religieuse, émotionnelle) de cette musique ? Le temps a fait son travail et ce genre de question ne se pose plus vraiment.

Question que ne se posent pas du tout Theo Lawrence et son groupe (Louis Marin Renaud aux guitares, Olivier Viscat à la basse, Nevil Bernard aux claviers et Thibault Lecocq à la batterie) avec leur premier album Homemade Lemonade. Un disque aux accents résolument rétro US, période 50’s, 60’s et 70’s, mais sachant être moderne tout à la fois, mélange de soul, de blues, de rock and roll et de folk (avec même une petite touche de musique Cambodgienne et Thaïlandaise des années 60) comme un condensé d’influences allant d’Alabama Shakes, de Don Cavalli, de Willie Nelson, de Johnny Cash, de Ray Charles, etc.

Convenons que la musique coule de source, ce qui n’est pas totalement déplaisant ("Never Let It Go", "Count Me In Tomorrow", "Search Yourt Heart"), mais l’ensemble reste un peu trop policé et calibré, bien joué et interprété certes, mais trop entendu pour nous emporter vraiment. En gagnant en personnalité, Theo Lawrence gagnera en ampleur et en chair. C’est tout ce que nous pouvons lui souhaiter !