Le quartet de Clogs, Bryce Dessner (guitare), Rachael Eliott (basson), Thomas Kozumplik (percussions) et Padma Newsome (violon, mandoline) nous livre désormais régulièrement de nouvelles compositions.
Forts d'une solide formation classique, ils s'aventurent vers de nouveaux horizons musicaux, proche souvent de l'expérimentation, pour proposer des compositions singulières, originales et jamais redondantes d'un album à l'autre.
Ainsi si Lullaby for Sue pouvait plutôt s'inscrire plutôt dans une démarche post-rock, Stick Music tendait à l'épure minimaliste avec une heureuse combinaison de sonorités asiates et indiennes.
Avec Lantern, Clogs revient vers des canons moins "exotiques" et une instrumentation plus riche mais, et surtout, s'est orienté vers des compositions symbiotiques entre la musique baroque, la musique classique contemporaine et l'énergie viscérale du rock, brute ou en post rock à la densité contenue, ce qui s'explique sans doute par l'appartenance de Bryce Dessner et Padma Newsome font partie du groupe rock The National.
En invité, les instrumentistes Luca Tarantino à la guitare sur "Kapsburger" de Johann Hieronimus Kapsburger qui ouvre l'album et Aaron Dessner à la basse sur le morceau "5/4" et les compositeurs Charles-Eric Charrier et Rasim Biyikli (du groupe Man) pour "Canon".
De la musique de la Renaissance ("Canon”, "5/4") au post-rock ("Death and the maiden"), de l'expérimental ("Compass" où le basson tient le rôle de la voix) au mélodique (le superbe "Lantern" et le chef d'œuvre d'harmonie et de beauté célestes de "Tides of Washington bridge") en passant par le post rock saturé ("The song of the cricket"), les Clogs nous offre un magnifique album syncrétique. |