Non, le successeur de l’excellent Down Louishill ne décevra pas. Quid de l’angoisse existentielle du deuxième album ? Le versatile Odran Trümmel ne s’est pas préoccupé de l’accueil de ce second album et a simplement livré un nouvel opus à la fraîcheur décalée des plus agréables.
L’album de rentrée par excellence, celui qui vous fait oublier les petits maux du quotidien pour transporter vers un monde onirique peuplé de bizarreries (cf le titre de l’album Mutants and loonies) diablement entêtantes et efficaces.
Le rythmiquement syncopé "Dead language" débute les hostilités avec ses ponts alambiqués qui rappelleront le Beck d’"Odelay". On retrouve déjà la luxuriance d’arrangements décomplexés et libres lorgnant vers Robert Wyatt. Pas de répit et nous voilà dans un "So many things" très sixties . On s’attardera plus longuement sur le titre le plus réussi et efficace de l’album "Such a mess", au potentiel radio évident, le petit côté Beach Boys en plus, des parole aussi désaxées que du Frank Black circa "Teenager of the Year".
Le bien nommé "Mutants and loonies" montre la face immergée de l’iceberg et un côté plus intime, showcase également l’habileté du finger-picking de guitare du monsieur, déjà observé en concert, allié à des rythmiques toujours aussi savoureuses et fouillées. Cà ferait presque penser à du Love pour les nostalgiques.
C’est par contre aux Doors de "Morrison Hotel" que l’on pensera à l’écoute de "Springtime girl", harmonica Dylanien en bonus.
On a même le droit à une mise à nu de toute beauté dans le très Nick Drake "Secret Island", très finement exécuté, arpèges mystérieux et envoûtants. On sifflera finalement en chœur et de bon cœur sur le désarticulé "Trespassers" !
En somme, un second LP fort bien maîtrisé et très inspiré, et dans le prolongement du précédent, même si la fulgurance des arrangements, plus complexes et raffinés encore cette fois, apporte la preuve irréfutable que l’on a ici affaire à l’un des songwriters les plus raffinés du moment en France. |