Après le remarquable The Body, the blood, the machine fustigeant sauvagement et intelligement l'administration Bush, on pouvait craindre de The Thermals qu'ils se reposent un peu sur leurs lauriers fanés alors que semble débuter une nouvelle ère politique aux Etats-Unis.
Et de fait ce nouvel album est moins politique que son prédécesseur mais n'en est pas moins dénué de sens, traitant de la vie et de la mort ("When I Died", "We were sick", "When we were alive" pour ne citer que ces titres) avec la même énergie et le même tranchant qui avait fait le succès de The blood, the body, the machine.
Cependant le côte punk anglais, remarqué il y a 2 ans, est ici estompé au profit d'un rock plus américain aux tendances power pop dans un style qui fait parfois penser à Weezer voire aux Pixies ("How we fade").
Hasard ou symbole de leur retour vers une Amérique qui tent à (re)devenir la leur, seul Hutch Harris et ses compères détiennent la réponse dont une partie est peut-être dans le titre optimiste Now we can see.
Avec ce quatrieme album, et grâce sans doute au succès du précédent, ce groupe au départ un peu pataud commence à s'imposer avec un rock puissant et dégraissé et des chansons pop bien foutues portées, il faut le dire, par une voix de maître. Harris ayant incontestablement un charisme et une présence vocale peu commune enfin debarrassée de son maniérisme pour influence Brian Molko.
Avec Now we can see, The Thermals pourraient bien sortir de l'annonymat et de l'annecdotique avec leur 35 minutes de rock, certes, parfois un peu gras mais terriblement énergique, direct, sincère et somme toute assez addictif.
Now... you can see. |