Samedi 15 décembre 2012 : mon sac est lourd ce soir, il contient deux grosses boîtes de conserves en plus de mon bloc note, deux boîtes pour les Restos du Cœur au profit desquels est organisée cette soirée au titre évocateur "Joyeux noël Thérèse !" avec trois groupe à l’affiche et deux DJ.
Alors ce soir je paie ma place, et personne ne rechigne à mettre la main au portefeuille pour la bonne cause ! Dès l’entrée le tableau est dressé, tandis que Zézette boit un coup au bar, le père Noël déambule, Satan au bras, en arrière-plan un beau sapin illuminé et un charriot de supermarché pour les conserves… un mélange comme aurait dit l’autre du dessus "très caustique" !
The Melting Snow Quartet ouvre la soirée, je découvre ces 4 garçons et me laisse très vite happer par leur musique rock aux accents anglo-saxons. Les titres sont travaillés, la rythmique chiadée avec beaucoup de changement de structure dans les chansons. Je suis très surprise par l’énergie dégagée, et malgré une salle peu remplie, les musiciens s’éclatent et emplissent la scène.
Après une présentation des membres du groupe, le titre "You can picture" décline les multiples registres des émotions. Je suis séduite, non par la coiffure du chanteur mais par la qualité d’écriture, l’atmosphère musicale oscille de la pop claire et majeure à du rock sombre aux accords mineurs, une touche noire et nostalgique. Le groupe achèvera le concert dans un bœuf final et quittera la scène comme il y est entré, avec énergie et bonne humeur… des musiciens à suivre !
Après une petite pause limonade, avoir mangé quelques papillotes… bon d’accord j’avoue, c’est moi qui ai mangé tout le chemin de bar… mais quelle idée aussi de le faire en chocolat ! Le deuxième groupe fait son entrée.
Il me semble que le public est un peu plus dense pour accueillir Singtank, je suis curieuse et impatiente de les écouter en live. Sous une belle lumière violette, la voix cristalline et fluette de la chanteuse s’élève "on est contents d’être là" et ouvre le concert avec le titre "Nuthouse".
L’ambiance tranche avec le groupe précédent, je ne sais pas trop dans quel univers je suis, mais un univers féérique. On sent tout de suite que ce groupe est avant tout un duo, chanteuse et guitariste/chanteur, frère et sœur, accompagnés ensuite par les autres instrumentistes. Leur intimité sur scène est impressionnante, ils jouent ensemble, ils ont quelque chose de similaire dans leurs attitudes avec cette blondeur qui colle au style pop sucré.
La voix aiguë et claire de la jeune femme tranche avec le timbre grave et suave du jeune homme. On a le sentiment de pénétrer dans leur univers, où la musique est à la fois onirique et ludique. Le style est beaucoup moins rock, et j’avoue avoir du mal parfois à m’immerger totalement, cette pop acidulée sonne parfois un peu trop mièvre et il me manque encore un petit quelque chose pour trouver les chansons vraiment originales. Le titre phare "Give it to me", une chanson pour les filles comme le dit la chanteuse est un peu décevante en live, moins équilibrée par rapport à la version album. Suivra "Jupiter", titre slowly, langoureux, le genre de chanson que l’on trouverait en bande son dans un film américain lors de la scène de rencontre amoureuse à Noël.
Bref… j’ai vu Singtank en live et bien que certaines mélodies m’ont paru parfois un peu trop "variété" et pas assez rock, ce groupe a le mérite d’avoir un univers bien à lui.
Le public est de moins en moins dense… dommage d’ailleurs car le groupe suivant est une belle découverte.
OK Bonnie, trois musiciens sur scène, une entrée très rock puis électro. Je suis très vite submergée par le son, par ce mélange de musique live et enregistrée.
Le guitariste, un géant au bonnet noir, une sorte de "Léon" réincarné s’amuse entre riff et sample, tandis que le batteur aux bras puissants tisse ses improvisations. La chanteuse est très glamour, une tenue noire sexy rehaussée de chaussures rouges à talon, elle déambule sur scène et pare les mélodies d’une voix claire et aérienne.
Le public bouge un peu plus, peu à peu la tension musicale est contagieuse, tandis qu’un groupe de jeunes hommes un peu éméchés engagent un pogo devant la scène, le père Noël fait des aller-retour un charriot à la main poussant des jeunes femmes esquissant des chorégraphies rock. Je passe un moment très agréable, le mélange rock électro est très soigné, maîtrisé, et donne un ensemble construit et très original… un groupe à suivre sans hésiter !
00h30 : le public est très clairsemé, je me demande comment cette soirée va s’achever…. je ne vais pas être déçue !
Tatie Charby & DJ Connasse préparent la scène, un bureau, des décorations, et voilà les deux jeunes femmes, jupes à volants, froufrous, hauts brillants, des caricatures ! En quelques minutes elles parviennent à mettre le feu au Fil, et sur "Think" d’Aretha Franklin me voilà déjà en train de me déhancher sur la piste. Très vite tout le Fil se met à danser, le père Noël a jeté sa barbe, et les deux femmes enchaîneront des titres de Mickaël Jackson à Inxs, en passant par Soft Cell, Grease, The Clash, ou encore Partenaire particulier. L’originalité n’est pas dans le mix mais plutôt dans le jeu de scène, leur énergie est débordante et contagieuse, elles nous agrémenteront même d’une pause publicité caricaturant à merveille la femme des années 60 et digne de la rubrique "on nous prend pour des quiches" du magazine Causette… euh sans vouloir faire de la pub mais à lire absolument !
2h00 : mes pieds ont chauffé, j’ai passé une soirée terrible ! Je quitte le Fil tandis que d’autres dansent encore, et au cœur de la nuit stéphanoise je me dis simplement : "8 euros pour 4 concerts, un sapin, le père Noël, des papillotes, de la bonne musique, des gens sympas, une fin de soirée digne de la fièvre du samedi soir… mais pourquoi les gens ne se ruent-ils pas plus au Fil ?" |