Cesar Franck : Piano Works Quintet
(Aparté
Music) mars 2019
"Cette candeur confiante qui devient admirable lorsque Franck fait face avec la musique, devant laquelle il s’agenouille en murmurant la prière la plus profondément humaine qui soit sortie d’une âme mortelle". Debussy
"En souhaitant enregistrer une sélection d’œuvres des quatre compositeurs français les plus importants de la fin du XIXème et XXème j’espère me montrer digne de ces professeurs qui m’ont transmis une certaine idée de la musique française faite de sévérité et de sensualité, mélange de rigueur et de liberté".
Après un premier disque consacré à Debussy et un second à Fauré, Michel Dalberto continue cette véritable profession de foi musicale et discographique pour le label Aparté en enregistrant ce troisième volet autour de César Franck. Michel Dalberto fait partie des pianistes grands défenseurs et spécialistes de la musique Française. Il excelle dans le Prélude, choral et fugue qui fait partie des chefs-d’œuvre de César Franck. Son interprétation éclairant la nature cyclique et l’architecture de l’œuvre.
Le Quintette avec piano (1879) marque le renouveau de la musique de chambre en France. Le déclin de la musique non opératique observé en Europe n’a pas épargné la France. Franck choisit la forme du quintette pour piano et cordes, particulièrement par ce qu’elle pouvait lui fournir un cadre idéal à son esthétique et à la mise en valeur des expressions (le déchirement de l’âme humaine, les passions...).
Debussy considéra qu’il s’agissait là de vraie musique tout en trouvant le quintet trop dramatique. Sentiment partagé par Saint-Saëns a qui le quintet fut dédié et qui le créa avec le quatuor Marsick.
Le piano et le quatuor alternent, dialoguent dans une totale harmonie.
La virtuosité, l’intelligence musicale, une certaine ferveur toute en retenue n’ont d’égal que l’absolue sincérité et la profonde humanité qui se dégagent de cette interprétation. Foi et sincérité, les lumières de l’œuvre de Franck. Avec ce disque, c’est comme le disait Jean Gallois : "s’abandonner à ce poème si intensément dramatique et qui contient plus de musique en ses trois mouvements qu’un opéra tout entier. Quelle force jusque là inconnue a pu dicter pareille confession, présider à un tel débordement des sens ? Comment pourrait-on encore, après le "Quintette", parler d’un Franck "Pater Seraphicus !" Si la victoire reste à un idéal de pureté conquis de haute lutte, les forces obscures n’en sont pas moins présentes, imposant leur volonté à la faiblesse humaine".