Barcelone. Fin mai 2010. Festival Primavera Sound. Au milieu d’un flot de jeunes groupes en devenir et de Pixies ayant visiblement abusé de la paëlla, une jeune femme rouquine débarque sur la scène Pitchork. Flanquée d’un nerd aux cheveux longs à la guitare et d’une batteuse, elle dégaine tube sur tube nous laissant bouche bée. Le décor est planté, voici Best Coast.
Bon, je dois d'abord vous préciser que j'ai toujours aimé les groupes de filles, du plus niais au plus punk, du plus noir au plus joyeux. Et chez Bethany Cosentino, on sent l'âme d'outcast, de la fille qui n'a pas été reine du bal ou chef de pompom girls, plutôt la looseuse qui va à reculons en cours de sport. Mais quand elle prend la guitare, elle devient une reine.
Clairement influencé par les 60s, Crazy for You repose essentiellement sur des nappes de guitares que les Beach Boys n'auraient pas reniées, ainsi que sur l'omniprésence de la voix de Mademoiselle Bethany. Parfois à la limite de la justesse, son timbre est tout de même mélodieux et lumineux. Tant sa voix est craquante, elle la double (voire la triple) par des chœurs qui transforment ses pop songs banales en pépites indie. Elle parle de ses aventures d'adolescentes ("Crazy for you"), du mec qu'elle aime en secret ("When the sun don't shine"), de l'été californien ("Goodbye"). Bref ça aurait pu être du Britney Spears mais ce n'en est pas. Le titre "Boyfriend" est le parfait exemple de ce cocktail réussi avec sa surdose de réverbération et ses paroles girly pleines d'humour. Voilà pourquoi il est impossible de ne pas aimer Best Coast, tant leur musique est vraie et insouciante.
Best Coast ne révolutionne rien, on est bien d'accord, mais ce premier album nous prend clairement par les sentiments. Frais et insouciant, Best Coast a été le groupe de l’été 2010, et espérons qu’il le restera pour toutes les saisons futures. |