Comédie dramatique de Vincent Delboy, mise en scène de Frédéric souterelle, avec Colette Lavollée et Martin Beck.
"Irish coffee" de Vincent Delboy est une chronique de mœurs douce amère, à la fois drôle et grave, qui aborde des thèmes aussi divers que le temps qui passe, la solitude des êtres, l'amitié, l'amour charnel ou maternel, l'homosexualité, l'addiction, la prostitution...
Dans un petit troquet miteux de Dallas, June, la patronne, soixantenaire au parler franc et argotique mais au grand cœur, recueille Bennett un jeune prostitué irlandais de 17 ans.
Tous les sépare sauf une chose qu'ils vont vite prendre plaisir à partager : le petit café du matin et celui du soir, quand ils finissent ou commencent réciproquement leur journée de travail. Ces deux éclopés de la vie vont peu à peu apprendre à se connaître et s'apprivoiser.
La mise en scène de Frédéric Souterelle mise sur la simplicité : une comptoir, deux tables et quelques chaises en guise de décors, des entrées-sorties sans fioritures, une bande son dédiée à Eddy Mitchell, et si le spectacle manque par moment de dynamisme du fait de longs passages musicaux dans le noir, il fait la part belle à ce qui est certainement le cœur de son propos : l'humain.
L'interprétation pleine de sensibilité des comédiens, leur dynamisme et la véracité de leur relation à la scène donne de l'allant à un spectacle de facture par ailleurs assez classique. Colette Lavollée est épatante en tenancière gouailleuse et ex demi-mondaine brisée par la vie et Martin Beck sait se rendre aussi touchant qu'agaçant entre arrogance et vulnérabilité.
De format court, la partition sait rendre attachant des personnages qu'on quitte au final presque à regret. |