Pas de fables pour cette Master Classe d'avril 2011 qui commence derechef sous les directives de Jean-Laurent Cochet par une scène de travail dont est friand le public pour lequel l'apprentissage du métier de comédien conserve toujours son mystère.
Et en l'espèce, ce sera la scène 2 de l'acte II de "Amphitryon" de Molière, dans laquelle Alcmène se retrouve face à Amphitryon rentrant de guerre alors qu'elle vient de quitter Zeus déguisé en Amphitryon avec qui elle a passé la nuit.
Et cette scène, que Jean-Laurent Cochet qualifie de quasi vaudevillesque n'était la délicatesse des vers libres, va lui donner du fil à retordre avec une nouvelle élève qui éprouve bien des difficultés à suivre ses indications. Au point où près d'une heure sera consacrée aux trois premières répliques qu'elle échange avec Julien Bonnet.
Plus aguerris Mickael Tabury donne une interprétation très personnelle du "Mot" de Victor Hugo et Federico Santacroce et Margaux Garlaschi présentent un judicieux montage de répliques "célèbres" extraites, entre autres, de "Les femmes savantes" et "Le bourgeois gentilhomme" de Molière, "La parisienne" de Henry Becque et "Marion Delorme" de Victor Hugo.
Taisons le nom d'un élève au jeu cathartique qui crée presque un coup de théâtre en s'interrompant brutalement au cours de sa prestation, inconséquence qui n'est pas sans lui faire encourir les foudres du professeur, pour découvrir de nouveaux visages avec Raoul Fokoua qui dit "Ces gens-là" de Jacques Brel et François Pouron avec "Adieu" extrait de "Une saison en enfer" de Arthur Rimbaud qui sont félicités par le Maître.
Répertoire plus léger avec la scène de la déclaration de l'amoureux transi de la délicieuse comédie Robert de Flers et Gaston Arman de Caillavet, "Miquette et sa mère", "le Mozart du boulevard" dixit Jean-Laurent Cochet, dans laquelle se distinguent Florence Bora-Kim, gracieuse, et Julien Dupuy, désopilant, pour un moment plein de naïveté et de fraîcheur.
La soirée se clôt avec une scène de travail sur "la tirade du coq", métaphore du mystère de l'art du comédien, extrait de "Chantecler" de Edmond Rostand, auteur loué par le Maître, qui révèle le potentiel d'un nouveau venu sur scène Julien Pannetier.
Et il reste juste le temps d'une annonce : après "Aux deux colombes", Jean-Laurent Cochet monte, et joue, à nouveau une pièce de Sacha Guitry, "Tu m'as sauvé la vie", qu'il jouera à compter du 7 juin 2011 dans ce même lieu de la Pépinière Théâtre avec en co-tête d'affiche Jean-Pierre Castaldi qui fut un de ses anciens élèves et dont le fils Giovanni a intégré les Cours Cochet cette année. La boucle est bouclée. |