"Hispta est la petite sœur moqueuse du grand frère à bonnet hipster". Voilà comment se définit ce groupe parisien à la musique électro pop-rock entraînante. Kill my Hipsta est le premier EP de la formation, paru début 2015. Le clip de "Hip paranoïa" a quant à lui été publié le 5 avril et le groupe sera en concert le 13 mai 2016 au Bus Palladium avant de retourner en studio pour l’enregistrement de leur premier album.
L’EP donne à entendre des morceaux extrêmement différents : des interludes aux cordes classiques, des morceaux de rock qui nous entraînent sur la piste de danse et des ballades plus douces, sans toutefois se départir d’une atmosphère versatile et presque oppressante : les morceaux ne prennent jamais une direction prévisible, ils se transforment au détour d’un couplet ou d’un pont pour revenir un peu plus loin au thème mélodique initial, telles des digressions musicales.
Kill my Hipsta débute avec l'"Interlude I" : le spectateur prend place sans savoir trop à quoi s’attendre, on imagine une obscure et inquiétante salle de spectacle à l’image du Silencio de Lynch. Puis le spectacle commence : "Poser", une femme rentre chez elle, pose ses clefs, et la musique retentit, nous sommes aussi surpris qu’elle. La ligne de basse est entraînante, le morceau très pop-rock nous projette immédiatement sur la piste de danse, dans un bar avec des amis par une soirée estivale.
Un peu plus tard dans la soirée, nous déambulons avec "Bad Man" dans les rues d’une grande ville, le trajet se fait plus mélancolique et introspectif. Mais très vite, nous pénétrons avec "Hip Paranoïa" dans un nouveau lieu dansant : l’heure est plus avancée, les rencontres se font plus étranges, propices à la paranoïa.
Brusquement, nous sommes renvoyés à notre condition de spectateur : c’est l’entracte avec le second interlude : juste le temps de reprendre nos esprits et d’être toujours inquiétés par les cordes oppressantes des violons. Nous replongeons dans notre folle virée nocturne : il est très tard maintenant, la musique est plus intimiste : un clavier, une ligne de basse, la batterie en arrière-plan et la voix qui se fait plus douce sur "Beauty". Mais l’inquiétante étrangeté persiste. A nouveau, le style musical mue pour adopter des sonorités plus hip-hop sur "Let It Go" ; puis c’est l’heure de rentrer de cette folle nuit sur "Jane Doe" qui laisse entendre un certain apaisement mais où les éclats de la nuit sont encore présents, par touches.
Le dernier interlude sonne la fin de l’EP, le spectateur émerge sur des sonorités plus apaisées et lumineuses, la musique semble avoir fait son œuvre de catharsis.