Oui, elle est fille-de, et franchement, on s’en fiche un peu, non ? Exotique et féminine, elle s’est baptisée Vanille. Et ça lui va bien. Son premier album Amazona lui ressemble : un parfum léger de reviens-y trotte dans ses pistes.
"Si tu suivais le soleil juste pour changer de peau, Il caresserait ton sommeil, te ferait le pays chaud, Pour toi l'or et le vermeil couleraient dans les ruisseaux, Comme tes yeux dans le ciel te feraient le monde beau" ("Suivre le soleil") a bercé plus d’un été.
Elle chaloupe au bord de l’eau et fait entrer des rayons dans le salon. Ça balance doucement et ça ondule sur une plage, au soleil de préférence, dans un coin sans collègues lacrymales ni patron à la houspille facile. Vanille est délicate et lumineuse. Dans ses cordes, ce qui pourrait sembler mièvre est miel, romantique, simplement. Damned, je me ramolli moi…
"Tout ce que tu voulais m’entendre dire, j’ai essayé cent fois, et ça veut pas sortir, dans le silence nous nous sommes perdus, mais nos corps se retrouvent, c’est là, c’est dans la peau" ("Glace vanille").
Autodidacte, Vanille chante d’une voix chaleureuse des mots d’amour en tirant les voyelles dans les filets, le sourire espiègle et le vent dans les cheveux. Amazona est un tableau de Gauguin aux contours francs et à la palette animée d’oiseaux de paradis et de fruits à croquer. Le genre de fille qui chante au milieu des cactus et nous les fait trouver sympas.
"Toi tu es fait comme ça, comme le papillon, qui va et vient dans les salons, se poser sur les cœurs, les cœurs pour toi c’est trop facile, tu les voles au passage, puis tu les abandonnes au large, comme l’eau des rivières s’en va gouter la mer, comme l’eau de la mer s’allonge sur la terre" ("Papillon").
Epicurienne, Vanille chante cette vague qui submerge à la vue d’un inconnu, une douceur liquide et métissée. Folk hédoniste, l’album susurre le suave, celui qui transpire au Brésil et fait craquer pour Chico, le type coconut qui va chercher bonheur dans la jungle. Voyage voyage. L’appel de la plage.