Drame de Victor Hugo, mise en scène de dramatique de de Henri Lazarini et Frédérique Lazarini, avec Frédérique Lazarini, Emmanuel Dechartre, Didier Lesour, Marc-Henri Lamande, Hugo Givort, Louis Ferrand, Clément Héroguer, Pierre-Thomas Jourdan, Adrien Vergnes et Kelvin Le Doze.
A Venise, un jeune soldat au passé tumultueux, Gennaro, s’éprend d’une mystérieuse femme masquée. Ses camarades croient reconnaître en elle la sanguinaire Lucrèce Borgia qui règne sur Ferrare et n’hésite pas à faire assassiner ses ennemis. C’est un personnage particulièrement sombre que Victor Hugo a choisi pour ce qui demeure l’une de ses pièces les plus fortes et les plus célèbres. Un personnage machiavélique et violent dont pourtant il nous montre l’autre facette, celle d’une femme (et d’une mère) amoureuse. Pour mettre ce mélodrame romantique sur les planches, Henri et Frédérique Lazarini ont choisi d’en présenter une version dépouillée de tout décorum. En effet, c’est sur le plateau nu, magnifiquement éclairé par Cyril Hamès que va se jouer cette funeste aventure. Ils nous proposent une tension qui monte crescendo pour ne cesser qu’au noir final. Toute la troupe nous invite à un drame captivant où la langue d’Hugo nous parvient dans toute sa splendeur et sa puissance. Frédérique Lazarini en tête donne la note à la dizaine de comédiens. Elle excelle dans le rôle de cette femme qu’elle montre dans toute sa complexité, sa démesure et sa folie, sans omettre d’en laisser transpirer les failles. Du grand art. A ses côtés, Hugo Givort est un très crédible et valeureux Gennaro qu’il incarne avec une fougue impressionnante. Et l’on remarquera évidemment la finesse d’interprétation d’Emmanuel Dechartre qui campe le Duc Alfonse d’Este, le mari de Lucrèce, avec beaucoup de métier. Un spectacle vénéneux et flamboyant magistralement porté par Frédérique Lazarini monumentale, à voir impérativement. |