Comédie dramatique d'après le roman éponyme d'Eric Faye, mise en scène d'Olivier Cruveiller et Barthélémy Fortier, avec Nina Cruveiller, Natalie Akoun et Olivier Cruveiller.
Un quartier calme à Nagasaki. Monsieur Shimura, un employé célibataire qui vit là, se rend compte qu'on vient régulièrement se servir dans son réfrigérateur. Il décide alors d'installer une webcam pour surveiller sa cuisine depuis son bureau et découvre alors une mystérieuse ombre féminine...
C'est un spectacle particulièrement original et délicat que propose la Compagnie des Madones.
En adaptant "Nagasaki" d'après le roman éponyme d'Eric Faye inspiré d'un fait divers, Olivier Cruveiller en propose une version magique empreinte de douceur et de poésie.
Il met en scène (avec la collaboration artistique de Barthélémy Fortier) dans une esthétique soignée et un raffinement tout ce qu'il y a de japonais, cette fable aussi envoûtante que mélancolique sur un rendez-vous manqué.
>La scénographie épurée (des panneaux de bois, du papier, des néons...), les ombres et la composition musicale originale de Laurent Valéro (qui joue en direct et incarne également un personnage) confèrent à ce spectacle sobriété et élégance.
Olivier Cruveiller campe à merveille ce méticuleux et terne petit employé de centre météo, lucide dans sa solitude, dont la vie trop bien rangée n'offre pas une seule interstice au hasard ou à la rencontre.
A ses côtés, Natalie Akoun, particulièrement touchante d'humanité et Nina Cruveiller, impeccable dans toutes ses apparitions, complétent la parfaite distribution.
Aux réflexions de Monsieur Shimura répondent les confessions de cette femme énigmatique dont on comprendra peu à peu les vrais raisons de sa présence clandestine en ce lieu. Cette histoire simple qui évolue de façon très douce charrie avec elle, au fur et à mesure que l'on en connaît les contours, le parfum amer d'une romance chimérique.
Un très beau spectacle. |