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Juste une note  (PCProd / Stern / Sony Music)  avril 2013

Souvent il faut se méfier de la notion de concept dans la création artistique. Trop souvent, s’y cache en fait la notion de capitalisme appliquée à l’Art. Aussi, parfois, un artiste repère un concept de scène ou d’album et le développe, le reproduit, l’épuise, jusqu’à l’assécher.

Plus pragmatiquement, il définit son public cible, trouve une niche, affine son créneau puis développe son produit et la campagne de communication associée. Mais il oublie qu’un des piliers du capitalisme, dans un monde de surconsommation, est le principe d’obsolescence du produit. Ainsi trépassent les artistes au concept affiché mais figé, rassurant mais enfermant, hautement vendeur mais bassement commerçant, devenus eux-mêmes le produit dépassé à remplacer de toute urgence et ainsi passent les vagues de raps-celtiques, de rocks-bretons, d’électro-musette… Le supermarché géant n’est jamais en rade de têtes de gondole.

Et BATpointG ? Tête de gondole ? Tête de gondolier au catogan impeccable qui nous balade au gré des vagues ? Il en avait fait quelques-unes de vagues lors du 20ème festival Paroles et Musiques, il y a deux ans, quand nous l’avions rencontré pour une scène partagée avec Mell, puis au Zénith entre Les Ogres et Têtes Raides. Il en avait surpris plus d’un avec… son concept justement, d’Homme Akkordéon.

Fort de son expérience de la scène par ses années Grosses Papilles, ses premiers concerts étaient forts d’énergie et impressionnants de performance. Homme-orchestre mais que d’accordéon, Homme à tout faire du soufflet, MC de hip-hop musette. Déjà accompagné de son batteur Monsieur Tchack, l’Homme Akkordéon avait séduit. Mais où s’arrêtera-t-il ? Son premier EP - Homme Akkordéon - reprenait fort logiquement le cadre et enfonçait le clou, avec 6 titres hip-hop / Musette / Electro, et se concluait sur L’Homme à l’accordéon.

Et maintenant ? Roulez jeunesse, accrochez la queue de Mickey, revoici BATpointG avec un nouvel album ? Vous avez aimé l’Homme Akkordéon, vous aimerez davantage L’Homme Akkordéon 2, avec encore plus de hip-hop, encore plus de musette, encore plus d’accordéon ?

Et bien non ! L’album Juste une note est à saluer pour le chemin parcouru, à apprécier pour ses fulgurances, à découvrir pour son regard poétique porté sur le monde. Baptiste Giuliano a su pleinement s’affranchir de son concept premier pour porter à nos oreilles sa vision du monde, de bien belle manière. Pas de révolution dans le style, mais une liberté que s’offre l’artiste, en gardant pour guide plaisir et joie des mots. A l’écoute nous l’imaginons se baladant la tête dans les nuages et sur les yeux rivés aux plaques de rues en "Ile de France", s’amusant de ses aventures au Nord, au Sud, d’une couche à l’autre, "aimant sans l’i qui devient amant"… L’oreille à la seconde écoute se délecte des perles à découvrir dans les textes, de ce petit pas de côté qui tord le prisme et déforme avec finesse, avec force et avec humour le monde qui nous entoure alors.

Finalement, l’album est essentiel car il va à l’essentiel. Ses oripeaux ne sont pas sa raison d’être, c’est un album de chansons, bien servies par une fougue hip-hop / accordéon à la Java, un amour pour la capitale aux éclats poétiques à la Mano Solo, une puissance musicale festive à la Tête Raides et un univers… à la BatpointG. Un album de chanson qui s’assume, qui se positionne dans son univers musical et qui propose son manifeste avec "Juste une note", "Je joue" ou encore "Salle des fêtes".

Retenons finalement l’univers proposé et cette démarche artistique plus complexe qu’il n’y parait à la première écoute, car finalement si nous pouvons ne pas être complètement convaincus par les métaphores filées de titres comme "Basket" ou "Ta main", réjouissons-nous de "Hématomes crochus", si nous pouvons considérer que "Salle des fêtes", déjà présent sur l’EP, perd un peu de son identité et de sa fouge au passage, abandonnons-nous à l’envoûtant "Je joue".

Et puis, si nous hésitons encore un peu, réécoutons, mais avec attention, la construction de "Ile de France", plus surprenante qu’elle n’y parait de prime abord, et magnétisons-nous avec le titre "Aimant" qui à lui seul résume et ouvre l’album.

Loin de l’album opportuniste, au public cible et au cahier des charges aliénant, nous sommes plutôt face à la photo en dix morceaux d’une épanouissante démarche artistique à suivre. L’album donne des envies de concerts, propose une juste complexité qui nécessite également une démarche dans l’écoute, il surprend agréablement et parviens à inviter et partager son univers sans racolage. Un album de chansons qui ne négocie pas et qui ne sacrifie rien. Si nous devions donner Juste une note, elle serait bonne, à coup sûr. "C.Q.F.D." !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

BATpointG en concert au Festival Paroles et Musiques #20 (édition 2011) - jeudi

En savoir plus :
Le site officiel de BATpointG
Le Myspace de BATpointG
Le Facebook de BATpointG


Cyril Hortala         
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