Comédie de Sylvie Audcoeur, David Basant, Bruno Chapelle et Olivier Yéni, mise en scène de Jean-Luc Moreau, avec Sylvie Audcoeur, David Basant, Bruno Chapelle, Martyne Visciano et Olivier Yéni.
Telles "Arrête de pleurer Pénélope" ou "J'aime beaucoup ce que vous faîtes", "Court sucré ou long sans sucre ?" relève de la nouvelle catégorie de comédie qui, au tournant des années 2000, a renouvelé un registre borné par la traditionnelle comédie de boulevard et la pièce de café-théâtre et qui, plébiscitées par le public, reviennent régulièrement à l'affiche.
Ecrite à quatre mains par Sylvie Audcoeur, David Basant, Bruno Chapelle et Olivier Yéni, cette divertissante comédie repose, outre de savoureux dialogues, sur une hybridation réussie entre le comique de situation du vaudeville, sexe, mensonges et quiproquos, et la parodie du monde du travail avec une jubilatoire caricature du microcosme de la communication événementielle et de la stratégie managériale.
Après plus d'une décennie et deux autres succès du même acabit, "1,2,3 ...sardines" et "Echauffements climatiques", et en compagnie de leur fidèle complice Martyne Visciano, ses auteurs-créateurs reprennent du service dans leur rôle sur-mesure sous la direction survitaminée de Jean-Luc Moreau.
La partition n'a pas pris une ride et quoi de plus jouissif que les déboires de ce directeur plutôt "mou du genou", et du reste, d'une agence de communication en difficulté financière (David Basant pince sans rire) qui doit mener une négociation laborieuse d'un contrat avec un responsable marketing stressé d'une grosse entreprise de salaisons industrielles (Olivier Yéni désopilant) malgré les gaffes d'un ami d'enfance certes dévoué mais prototype du looser et du boulet toxique (Bruno Chapelle magistral).
Et qui, de surcroît, érigé objet sexuel à son corps défendant, doit faire face à la pression d'une instance en divorce rendue difficile par la cohabitation avec une future ex-épouse qui s'accroche, aux exigences de sa maîtresse et co-associée avec laquelle l'amour au bureau n'est pas de tout repos (Sylvie Audcoeur délicieuse en enquiquineuse) qui commande déjà les meubles de leur future maison à l'état de plan et au chantage libidinal d'une consultante tyrannique à la sexualité débridée (Martyne Visciano déchaînée).
Avec cette partition qui monte vite en mayonnaise pour virer au délire avec la composition de choc de Martyne Visciano et l'abattage comique de Bruno Chapelle, le rire est au rendez-vous : large et franc dans la salle, il menace au bord du fou rire sur scène. De quoi ne pas bouder son plaisir. |