Spectacle conçu par David Bottet, mise en scène de Anne Jacqueline Bousch et David Bottet, avec David Bottet et Mathilde Bourbin.
La jeune Compagnie de la Pépinière fondée par David Bottet a fait de belles récoltes théâtrales avec l'opus haïmien "Velouté" présenté en 2013 et, depuis 2009, de manière récurrente avec "Un couple presque parfait", spectacle de son cru conçu comme une traversée théâtrale autour de l'inoxydable thématique du couple.
A cet effet, David Bottet a procédé à un judicieux montage de textes écrits par les plumes les plus expertes et aiguisées de Georges Feydeau à Jean-Michel Ribes, seul Sacha Guitry manquant à l'appel, qui ont illustré et épinglé, avec esprit, fantaisie et humour, les tribulations amoureuses de leurs contemporains.
Mais il ne s'est pas contenté d'un simple collage de scènes d'anthologie. En effet, il les a ordonné comme un voyage théâtral à rebours dans le théâtre du 20ème siècle et greffé autour d'une mise en abime, avec une autre situation en parallèle, celle qui se joue entre les deux interprètes eux-même couple à la ville.
De plus, il a pratiqué une hybridation réussie tant avec le théâtre avec des chansons, quelques couplets vintage sur le thème de l'amour dispensés en intermèdes, qu'avec une ludique interactivité avec le public sous forme d'apartés vaudevillesques.
La scénographie légère de Juliette Azzopardi, deux dressings esquissés en fond de scène, la mise en scène alerte de Anne Jacqueline Bousch et David Bottet et deux comédiens épatants font le reste. Aussi jolie que gracieuse,
Mathilde Bourbin incarne avec délicatesse et nuances les déclinaisons de l'éternel féminin dans tous ses états et David Bottet, irrésistible, campe efficacement une séduisante gent masculine composée de goujats, lâches et infidèles.
Tous deux manifestent une belle fraîcheur de jeu qui, en l'occurrence, n'étant pas antinomique avec justesse, éloquence et efficacité, mérite d'être chaleureusement saluée.
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