Parfois, on est le 9 novembre 2016, tu décides de chroniquer un album et tu te rends compte qu’il s’appelle Utopia Defeated. L’auteur de ce brûlot ? L’australien D. D Dumbo. Un chanteur multi-instrumentiste qui a déjà sorti en EP, Tropical oceans (que je vous conseille) en 2013 et a déjà ravi Tame Impala ou St Vincent. Bref, un nom à surveiller. Et concrètement, il y a quoi dans ce disque ?
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Univers riche et foisonnant. Quelques secondes vous suffiront pour arriver à cette conclusion. Et sachez-le, ça ne va pas s’arranger. A mesure que le disque défile, on découvre des ambiances lumineuses, une jungle musicale incroyable, une voix qui oscille entre le chant et l’incantation chamanique, des sons qui semblent avoir traversé le monde et le temps pour se retrouver là, assemblés par un sorcier moderne.
Ce sorcier s’appelle Oliver Hugh Perry et je ne saurais dire s’il a composé ou tissé cet album tant la trame est serrée. On y voit des bouts d’Afrique, on y croise des synthés 80’s, des rythmes endiablés, on y traverse des déserts luxuriants, des villes déconstruites, des immeubles dessinés par un architecte facétieux qui aurait préféré mettre la porte d’entrée au grenier pour pouvoir installer une tyrolienne, des forêts impénétrables dont les arbres laissent apparaître un passage à chacun de nos pas et on se demande parfois si on ne va pas rencontrer le jumeau de Peter Gabriel ou les cordes vocales de Sting. L’ensemble est tellement plein qu’on finit par se demander si on n’a pas déjà tout vu au sixième titre.
Et pourtant, jusqu’au bout, D. D saura nous surprendre. Par le calme et la simplicité, relative, de "The day I first found God" ou la justesse de "Toxic City", douce ballade aux accents folk. Et si "Brother" nous relance une dernière fois, c’est bien dans une douceur magique que se clôt l’album.
[] Stop
Une chose est sûre, D. D Dumbo n’a pas fini de faire parler de lui. D’autant qu’il paraît qu’il gagne à être vu sur scène, à tel point qu’il a déjà été invité à faire les premières parties de Warpaint, St Vincent ou Tame Impala.