Comédie écrite et mise en scène par Angelo Corda, avec Marc-Henri Lamande, Aude Kerivel, Arnaud Cermolacce et Thomas Ganidel.
Le dicton conseillant de ne pas se fier aux apparences trouve en l'occurrence à s'appliquer et à prendre au pieds de la lettre.
Car, écrite avec un pied, mise en scène avec l'autre et interprétée avec de gros sabots, la partition de "Mileva Einstein" concoctée par Angelo Corda, qui ne manque pas d'imagination loufoque et révèle sa patte scénaristique, constitue une désopilante fantaisie parodique à aborder avec un solide sens du second degré.
En effet, nonobstant son titre, le nom de l'épouse du fameux Albert E=mc2, ni biopic ni réflexion savante sur la science, si ce n'est de manière subliminale, elle décline une invraisemblable intrigue aux rocambolesques rebondissements digne des feuilletons-romans du 19ème siècle;
En sus, elle l'hybride avec le vaudeville courtelinesque, le Grand Guignol, la mythologie du barbouze à la manière des films de Georges Lautner, la bande dessinée avec un personnage-pivot qui évoque l'Adèle de Tardi et la course-poursuite complotiste à la Dan Brown.
Ainsi, au début du 20ème siècle, comme au temps de Galilée, le Vatican s'inquiète du progrès scientifique et, en l'espèce, des conséquences possibles de la théorie de la relativité sur la pérennité du pouvoir théocratique. Aussi envoie-t-il deux émissaires (Marc-Henri Lamande et Thomas Ganidel) pour circonvenir Mileva Einstein (Aude Kerivel) et obtenir les résultats des recherches de son mari (Arnaud Cermolacce).
Et l'épatant quatuor joue le jeu avec suffisamment de vrai faux sérieux pour mener le spectateur par le bout du nez sur le chemin du divertissement.
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