Comédie dramatique de Jean-Luc Lagarce, mise en scène de Pierre Notte, avec Grégory Barco, Bertrand Degrémont, Eva Herszfeld, Amandine Sroussi et Paloa Valentin.
La noce va bientôt avoir lieu. C’est l’événement à des kilomètres à la ronde, il faut en être. Elle, l’enfant, y est venue avec ses parents mais veut s’en émanciper le plus rapidement possible.
Eux n’ont pas été invités mais usent de toutes les ruses pour entrer, prêts à tout pour avoir "leur arc-en-ciel". Enfin, tous y sont finalement mais le repas n’arrive pas…
Pour "Noce", Pierre Notte se saisit de l’écriture satirique de Jean-Luc Lagarce (l’auteur sans doute le plus proche de son univers, acerbe et jubilatoire) pour mettre en scène avec délectation cet étonnant jeu de massacre où tout va finir par dégénérer.
Les comédiens de la Compagnie de La Porte au Trèfle, tous épatants, défendent becs et ongles cette immersion d’exclus dans un monde où ils ne se sentent pas à leur place.
Pierre Notte fait de ce texte percutant et cruel, une aventure épique où les "gueux" alliés à l’enfant affamée vont recourir à la violence pour conquérir ce qu’ils voient miroiter à portée de mains, symbole d’un autre monde dont ils ne font pas partie.
Pièce où deux obscénités s’opposent (celle des nantis et celle des laissés pour compte), les renvoyant dos à dos, cette histoire où seul le personnage de l’enfant (magnifique et bouleversante Paola Valentin dont le morceau de bravoure du début plonge immédiatement le spectateur au cœur de l’action) semble pouvoir s’affranchir de la médiocrité.
Un spectacle sans temps morts où la virtuosité de la mise en scène et des comédiens donne à ce sujet d’une brûlante actualité toute la déflagration nécessaire dans cette réjouissante frénésie menée à cent à l’heure. |