Comédie de Valérie Bonnier, mise en scène de Daniel Delprat avec Elizabeth Bourgine, François Dunoyer et Michel Winogradoff
Les jeux de l'amour et du hasard n'ont pas fini de se décliner au fil des siècles. Une nuit, deux inconnus, un homme et une femme, seuls dans un bar d'hôtel sous le regard curieux du serveur.
Il est insomniaque, elle est désoeuvrée. Elle lui propose une folle escapade pour une heure, une nuit, un jour, un an, une vie. Il hésite, il refuse alléguant de nombreuses bonnes mauvaises raisons.
Et s'il ne fuit pas avec elle, il ne s'enfuit pas non plus.
Bavardages et marivaudage jusqu'au bout de la nuit.
Elle tient à le séduire, il dit ne pas être un homme facile. Elle ne lâche pas sa proie. Il est déjà amoureux. Inversion des rôles, mais peut être la partition est-elle déjà écrite. Le monde est petit et le destin facétieux.
"L'escapade", comédie sentimentale contemporaine très "française", a tous les atouts. Il y a dans l'écriture de Valérie Bonnier une finesse, un ton, un petit "je ne sais quoi" qui laissera dire que s'en dégage une petite musique, que Daniel Delprat dirige d'une baguette légère, qui risque de vous trotter par la tête .
Elle donne également une partition de choix pour les comédiens qui leur permet d'aborder des registres différents au fur et à mesure que l'écheveau se dénoue.
La distribution s'avère judicieuse et harmonieuse avec Elizabeth Bourgine qui avec, à la fois, le fragile de la midinette et le piquant de la coquette incarne les contradictions d'un beau personnage de femme moderne face à François Dunoyer tout en incertitudes vacillantes et délicatesse. |