Fini le métal, bonjour l'éléctro-rock. Marilyn Manson qui nous avait habitué à un son bien lourd via des guitares sursaturées, des samples explosifs et une voix scandant les louanges d'un monde obscur, nous revient des idées pleins la tête, et surtout métamorphosé.
Ce nouvel album Eat me, drink me qui sortira le 4 juin 2007 est l'occasion pour le maitre du trash et de la provoc de faire place nette sur sa vie tumultueuse des derniers temps (Voir sa rupture avec la chanteuse Dita Von Teese). Bien qu'il prétende le contraire : "Je ne souhaite pas que les gens puissent penser que cet album est une sorte d'exploitation de ma vie privée" dans une interview pour Rolling Stone, il n'hésite pas à ajouter : "Les chansons sont clairement écrites pour séduire quelqu'un", contradiction ou début d'aveux? Quoi qu'il en soit, cela ne nous regarde pas pour simplement reprendre les mots des Inconnus, non, ce qui nous intéresse nous, c'est que nous réserve cet album.
Universal Music a ouvert ses portes le 10 avril pour une écoute de l'intégralité de l'album, et bien entendu Froggy's Delight était présent. Première impression, c'est "poussif", en tout cas comparé à ce qu'il a pu produire de par le passé. Ce nouvel album n'a rien à voir avec un The Golden Age of Grotesque.
Aujourd'hui, place aux guitares mélodiques et aux voix travaillées, qui contrairement à Alice au pays des merveilles, ne nous emmène pas dans le terrier du lapin blanc, mais bien dans le monde torturé de l'artiste en pleine mutation. Entendre un morceau tel que "Just a Car Crash Away", laisse septique et rebutera sûrement nombre de fans du maitre, avec son accent à la Muse, genre de mélopée languissante et fleurant bon la mélancolie et l'éléctro. Pourquoi pas...En tout cas cela montre bien, que même Marilyn Manson a un coeur qui peut souffrir d'amour.
Sort encore du lot, "Heart-Shaped Glasses" qui, contrairement au reste de l'album, exprime plus d'agressivité, un son péchu malgré son côté new wave dans l'intro. Tiens en parlant d'intro, finis les longs débuts interminables. Manson rentre dorénavant dans le vif du sujet et nous montre qu'il s'est assagi...l'âge peut être? Qui sait? En tout cas, finie la vulgarité, place à l'univers de Lewis Carrol façon Manson.
La chanson "Are You the Rabbit ?", autre allusion à Alice au pays des merveilles démontre parfaitement cette idée d'évolution vers la sagesse. Un questionnement entrainant forcement la remise en question et le changement.
Résultat de tout cela? Un album différent et perturbant, du moins pour les adeptes de la première heure. Un son plus clair, plus mélodique, un univers romantique torturé et en pleine métamorphose pour un chanteur dans une volonté de reconstruction et de nouveauté. Plaira? Plaira pas?
A voir, quoi qu'il en soit, il est certain que le live restera plus qu'attendu, histoire de savoir ce que Manson désire réellement nous faire comprendre (quoi de mieux qu'un live, pour permettre à l'artiste de vraiment donner la forme qu'il souhaite donner a son album?).
En un mot, un album qui fera parler de lui, en bien ou en mal, mais en tout cas qui reste clairement dans l'esprit de Manson, la provocation. |