Seul en scène écrit et interprété par Yann Mercanton.
Alors que le vaudeville continue de faire rire avec des personnages d'homosexuels flamboyants qui tout d'un coup se retrouvent obligés de faire leur coming out devant leur famille toute entière, Yann Mercaton a décidé d'inverser le processus. Il écrit et interprète le rôle de François, homosexuel suisse qui se demande s'il n'est pas devenu hétéro par amour.
Comment annoncer cette nouvelle à ses proches, à sa mère ? Comment font réagir ses amis gays et lesbiennes, ou sa meilleure amie ? Et finalement, après le coup de foudre, à quoi ressemble cette créature rencontrée par hasard ? Répond-elle vraiment à l'image romantique de la féminité que se plaît à imaginer François ?
On pourrait croire que le texte de cet "Hétéro-kit" n'est pas uniquement une comédie, qu'il interroge aussi sur la notion d'intolérance... Que nenni ! Yann Mercaton ose tout. Il prend les clichés de toutes sortes sur les suisses, les gays, les lesbiennes, les filles à pédé, des bi mariés débandant qui font de cures de viagra... et il les triture, les malaxe, les maltraite.
Des situations classiques de comédie deviennent paradoxales, les clichés inversés. Rarement la question de l'homosexualité a été prise sous cet angle, crûment, à la hussarde. C'est drôle, féroce et trash à souhait. On est plus près d'une version homo de Michel Muller que d'une balade en forêt avec Chantal Goya entourée de petits lapins.
La mise en scène d'Yann Mercaton fonctionne essentiellement sur des fondus au noir durant lesquelles il change de costume ou enfile une perruque. Bien que simple, ce procédé fonctionne.
Ainsi Yann Mercaton prend le spectateur par la main pour l'emmener dans une gay pride plus mordante et agressive que festive. Comme lorsque "L'attaque de la moussaka géante" n'était projetée que le samedi soir au Racine Odéon, tous les ingrédients sont ici réunis pour que cette pièce devienne un des lieux courus des fins de week-end parisien. |