Solo tragi-comique écrit par Louise Dupuis et Julien Storini et interprété par Julien Sorini dans une mise en scène de Louise Dupuis.
Selon l'expression courante "on ne choisit pas sa famille" et donc ni ses parents, ni de surcroît sa mère, qui cependant impactent de manière patente dans l'organisation de la psyché de l'enfant et ce parfois jusqu'à l'emprise familiale à laquelle celui-ci devenu adulte ne peut tenter d'échapper et s'en délivrer que par l'éloignement voire la rupture.
Une thématique clairement annoncée par la partition monologale au titre univoque écrite par Julien Storini et Louise Dupuis qui indiquent l'avoir élaboré sur le mode du documentaire familial.
Déployé par la mise en abîme avec le retour mnésique sur l'enfance, la dichotomie inhérente au transfuge socio-culturel et une écriture dramaturgique entre parole prosaïque et geste introspective, l'opus génère des résonances lagarciennes.
Conçu à partir des éléments biographiques de Julien Storini qui a connu cette situation aussi invasive qu'anxiogène, "Le fils de sa mère" constitue un opus autofictionnel en forme de biodrame à la fonction aussi cathartique que réconciliatrice qui, soutenu par la mise en scène de Louise Dupuis, transforme le vécu tragique en dramatique burlesque.
Sur le plateau, dans la scénographie d'Elodie Dauguet et Louise Dupuis, un dessin d'enfant en format kakémono et le tapis du jeu Twister circonscrivent l'espace tant mental que de jeu du protagoniste devenu personnage.
L'adulte quadragénaire dont les oripeaux d'enfant timide inféodé à une mère omniprésente collent encore à la peau est (ré)incarné par Julien Storini qui dispense une époustouflante et poignante performance non dénuée d'humour, de distanciation comique et de grotesque assumé en mixant les codes du stand-up interactif et du psychodrame. Singulier et atypique au fond comme en la forme. A découvrir absolument. |