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Azazel Jacobs  août 2012

Réalisé par Azazel Jacobs. Etats-Unis. Comédie dramatique. 1h45. (Sortie 5 août 2012). Avec Jacob Wysocki, John C.Reilly, Bridger Zadina.

En parlant, il y a quinze jours, d' "Adrienn Pal", un film hongrois mettant à l'honneur une infirmière au physique hors norme, on soulignait que le cinéma s'était désormais emparé du thème de l'obésité pour le traiter sans voyeurisme, mais au contraire avec un regard généreux et bienveillant. "Terri" d'Azazel Jacobs en sera l'éclatante confirmation.

Adolescent en surpoids, Terri n'est pas heureux dans son collège où il fait l'objet de moqueries sur son physique. Mais la vie ne l'a pas non plus gâtée : sans traces de ses parents, il est élevé par son vieil oncle artiste qui perd la mémoire et lui prépare des toasts aux haricots. Il vit avec lui dans une maison dans les bois, égaré le long d'une voie ferrée désaffectée, une maison bric-à-brac, refuge poétique qu'il a du mal à quitter pour aller au collège en pyjama...

"Terri" d'Azazel Jacobs n'est pas le énième film de collège où l'on rigole avec les restant d'une tarte aux pommes. Ici, quand un garçon a le doigt baladeur sous les jupes d'une jolie blonde scarlettjohanssonnienne, il risque l'exclusion et l'ire du proviseur. Même si ce proviseur a la tête d'un héros de Jude Apatow, puisqu'il s'agit de l'inévitable John C. Reilly, bouille à la Pierre Perret et acteur tout en sensibilité.

C'est avec cette sensibilité, rouée parfois maladroite souvent, qu'il va essayer de rendre le goût de l'adolescence à Terri. Tous les ingrédients du "feel good movie" sont réunis pour que Terri fasse de mauvais fortune bon cœur, avec l'aide (perverse) de son copain Chad et la sensualité (pas tout à faite innocence) d'Heather la blondinette.

Comme toujours, on reste baba devant la maturité de ses jeunes acteurs américains comparés à leurs homologues français, plutôt mal dégrossis à leur âge ou insupportables d'arrogance quand ils ont la malchance d'être de jeunes surdoués. Si l'on excepte la belle exception récente de David Prat ou Sarah Coulaud dans "Nino" de Thomas Bardinet, on n'a pas souvent la chance en France d'avoir devant soir une telle brochette de jeunes acteurs comme dans le film si bien casté d'Azazel Jacobs.

Récemment, en revoyant "Gilbert Grape" avec le tout jeune Johnny Depp, l'encore plus jeune Leonardo Di Caprio et déjà l'inévitable John C. Reilly, on se disait qu'on avait pu voir ce film sans s'imaginer que ces jeunes-là allaient devenir des stars. On a le même sentiment avec "Terri" et l'on parierait bien quelques dollars sur le sort futur de Jacob Wysocki, qui pourrait être capable de s'abstraire de son physique pour rencontrer d'autres rôles, sur Bridger Zadina, et sa nervosité étrange, et bien entendu sur Olivia Crocicchia, blonde dynamique comme de la dynamite.

Évidemment, Azazel Jacobs n'est pas Todd Solondz, qui avait été sans concession dans la description d'une enfance difficile dans "Bienvenue dans l'âge ingrat". Ici, il n'est pas question de grossir le trait pour qu'en sorte un pus noir comme le malheur. On est dans "un film indépendant américain classique" avec son ton poético-littéraire hérité de Salinger et de Carson Mac Cullers, auquel le personnage de l'oncle de Terri se réfère.

Il n'est même pas sûr qu'Azazel Jacobs s'en tienne à ce cinéma légèrement en marge et ne se serve pas de "Terri" comme d'un ticket permettant de rallier le "cinéma dominant".

Ce n'est pas grave : "Terri" est là et fait immédiatement partie de ces films qu'on reverra dans quelques années, voire quelques décennies, en trouvant qu'il n'a pas vieilli et qu'il en disait beaucoup sur l'Amérique individualiste des années Obama. On y verra alors clairement cette soif de chacun de retrouver les autres, de se grouper, de se regrouper pour être plus fort, pour avoir moins peur et faire triompher les jolies choses.

Mais on doit devancer l'appel et voir dès aujourd'hui "Terri", un film qu'on aimera avoir aimé.

 

Philippe Person         
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