Comédie burlesque écrite et interprétée par Kosta Asmanis et Guillaume Moreau.
"War Pig" c'était, au pluriel, une chanson de Black Sabbath, une mission du jeu vidéo "Call of duty" et un jeu vidéo, "Hogs of war", dans lequel les troupes sont constituées de porcs anthropomorphes.
C'est désormais le titre d'un spectacle de clowns hors norme, inattendu, décapant et jubilatoire, sous forme d'une variation burlesque sur la guerre et l'amour conçue et interprétée par Kosta Asmanis et Guillaume Moreau.
Et plus précisément, à l'instar de leur bande-annonce, "A love story in a war story" qui met aux prises deux personnages hors normes, deux clowns tragiques entraînés dans une guerre génocidaire et un rapport sado-masochiste ambigu.
Poilu, barbu, chevelu, Fidel Castra ressemble à un ridicule et inoffensif général d'opéra-bouffe. Mais gradé psychopathe dans une redoutable armée fantoche, l'Armée du Savoir Vivre et chantre de l'éducation à l'anglaise, il est animé de pulsions de dictateur qui rêve de sauver le monde par la destruction totale tout en cachant sous sa redingote de tyran viril un coeur palpitant de jeune fille.
Longue silhouette transgenre en culottes courtes, bonnet de bébé d'un autre siècle et lunettes triple foyer, Juan-Luis Barox est une jeune recrue fascinée par l'autorité de cette figure masculine qui fait également office de père de substitution et de dominateur patenté.
Alternant violence inouie et délicatesse poétique, caricature sous-jacente de la Sturmabteilung nazie, oeuvrant dans le registre du comique trash, le spectacle, décapant, iconoclaste et politiquement incorrect, tient de la pantomime, du pas de deux burlesque et de la performance.
Avec leurs visages grimés sans nez rouge qui évoquent autant les comiques du cinéma muet que les clown-punks, les personnages de Kosta Asmanis et Guillaume Moreau, respectivement le général et le troufion, appellent autant la compassion que la répulsion.
Etrange donc... et ça déménage ! |