Comédie de Laurence Jyl, mise en scène Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé, avec Didier Constant, Bernard Fructus, Jean-Baptiste Martin et Déborah Krey.
Avec pour titre "Les Voisins du Dessus", cette comédie laisse augurer d'une thématique centrée sur les troubles du voisinage.
Mais son auteur, Laurence Jyl n'est pas née de la dernière pluie, et ce n'est pas déflorer l'intrigue que d'indiquer que celle-ci constitue l'arbre qui cache la forêt qui ne se dévoilera qu'à la faveur d'un inattendu et imprévisible rebondissement.
Récemment mariés, Biquet et Biquette, rejetons un peu coincés de bonnes familles de notables de province, s'installent à Paris dans le cadre idéal d'un rez-de-chaussée d'une petite maison avec vis-à-vis arboré.
Cependant, dès la première nuit, ils déchantent car les voisins du dessus, un couple de cinquantenaires homosexuels et éternels adolescents, vivent non seulement à contretemps mais, survoltés, mènent une vie de patachon. Et au sans gêne, ils ajoutent une sollicitude intrusive et invasive qui excède les règles de la bienséance. Le jeune couple résistera-t-il à ce tsunami qui n'est peut-être pas si anodin qu'il paraît ?
Avec un léger lifting de recontextualisation, cette pièce, qui fut un grand succès du théâtre de boulevard des années 1980, comédie de moeurs dans laquelle Laurence Jyl a judicieusement insufflé le comique de situation, un argument dramatique, celui de la manipulation, et une problématique sociétale, n'a donc pas pris une ride. Le rire est au rendez-vous, sans porte qui claquent ni amant dans le placard, notamment par le conflit de générations à l'envers.
La mise en scène à deux têtes signée Jean- Pierre Dravel et Olivier Macé, vieux briscards de la comédie boulevardière, mise sur sa rythmique et évite les grosses ficelles de la gaudriole.
Ils dirigent sur le bon chemin deux jeunes pousses prometteuses parfaitement distribuées, Déborah Krey et Jean-Baptiste Martin, et canalisent le tempérament explosif de deux comédiens experts es-comédie et virtuoses du "partir en vrille", Didier Constant et Bernard Fructus, le premier dans la truculence, le deuxième dans l'humour pince-sans-rire.
De quoi ne pas bouder son plaisir avec ce spectacle qui, dans son registre, s'avère donc de très bonne facture. |