Best of humoristique de et par Trinidad.
Sur la scène mouchoir de poche du Petit Casino, mais néanmoins doté d'un équipement lumières de professionnel, Trinidad fait des étincelles avec son "best of" intitulé "Gardez le sourire !".
Cheveux rouges, parole volubile et belle présence scénique, la comédienne, humoriste, imitatrice, chroniqueuse, auteure et chanteuse est branchée sur 100 000 volts, sans doute héritage de sa "cloclomania", et tout va vite, très vite, laissant le spectateur en transe car il n'y a pas de bis repetita pour ceux qui ont la comprenette un peu lente.
Allègrement dispensé façon stand-up, ce best of, équivalent du medley musical, et d'ailleurs parsemé de chansons parodiques en forme de goguette qu'elle affectionne, comporte des morceaux choisis habilement mis en résonance avec l'actualité et dont la source principale d'inspiration, et coeur de cible, est la condition féminine vue tant par le petit bout de sa lorgnette autofictionnelle que par un sens aigu de la satire qui ne se cache pas derrière la bien-pensance.
Ce qui, au demeurant, a inspiré son opus "Et pendant ce temps Simone veille" retraçant l'évolution du statut de la femme dans la nouvelle version de laquelle elle joue et dont elle reprend notamment la chanson de Paulien Ester "Oui j’l’adore" qui devient "Oui Tchador" qui introduit son sketch sur la journée de shopping en Afghanistan.
Les fans et connaisseurs retrouveront avec plaisir les édifiants préceptes de son voisin-gourou Maître Dong et sa gardienne d'immeuble dont le bon sens n'est pas resté dans l'escalier, et découvriront, entre autres, ses nouvelles résolutions placées sous l'égide du leitmotiv présidentiel "le changement, c'est maintenant", un flash-back politique caustique et son décapant tiercé-gagnant masculin (Monsieur Propre-Claude François-John Travolta !).
Bien calibré, un tour de petite aiguille, bien boutiqué, avec des thématiques d'actualité, bien balancé, en interactivité avec le public, et mêlant avec sagacité humour, esprit et féminisme, ce seule-en scène décoiffant qui n'a pas peur de défriser les neurones déride egalement les zygomatiques.
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