Seul en scène écrit et interprété par Tanguy Pastureau.
Tangy Pastureau, humoriste-chroniqueur émérite du PAF connu pour sa maîtrise du portrait de personnalité, du debrief de l'actualité et du billet politique, s'essaie au seul en scène avec "Tanguy Pastureau n'est pas célèbre".
En liminaire il indique, avec une vraie fausse modestie et un sens de l'autodérision qui forcent l'admiration, le roder dans de petites salles avant se produire dans les très grandes, et ce, même à l'international au Madison Square Garden. Et il a bien raison car il a les moyens de ses ambitions.
Esprit affuté, écriture peaufinée et verbe délié, et usant avec sagacité des punchlines et de l'interactivité avec des jeux-quizz au second degré, il réussit l'exercice avec cet opus de format long qui se présente comme un plaidoyer pour l'anonymat.
En effet, reprenant à son compte la morale "Pour vivre heureux, vivons caché" prônée par le fabuliste Florian car "il en coûte trop cher pour briller dans le monde*", il donne au public des conseils éclairés et avisés pour ne pas céder aux rêves et mirages de la célébrité et de la peopolisation, ni même à l'envie du fameux quart d'heure warholien, sources d'incommensurables déboires.
Tanguy Pastureau mène donc une estimable et émérite entreprise de santé publique et de retour au principe de réalité avec des modèles flagrants de dérives dommageables qui suscitent davantage le rire que la compassion.
De surcroît, ce quadra juvénile au physique de gendre idéal se livre, à la manière du "jeu de massacre", à un redoutable dézingage tous azimuts avec un redoutable fusil à tirer dans les coins qui fait mouche en douceur grâce à son air de "ne pas y toucher".
A déguster sans modération. |