Seul en scène conçu et interprété par Elisabeth Buffet dans une mise en scène de Nicolas Vital. Dès sa première incursion dans le monde du one woman show, Elisabeth Buffet se positionnait sur la scène du rire dans une catégorie dont elle était quasiment l'unique représentante, celle du seul en scène autofictionnel hybridant l'abattage de Muriel Robin et le verbe cru de Jean-Marie Bigard.
De manière inattendue, après la quarantaine bambocharde, augurée en 2006 avec "Seule dans ma culotte", elle a la cinquantaine patronnesse dans son troisième opus intitulé "Obsolescence programmée".
Ce revirement est causé par une prise de conscience de l'inexorable marche du temps et elle se rend à l'évidence de des premiers ravages annonciateurs du naufrage de la vieillesse en déclinant à la finitude humaine un concept du marketing consumériste.
Ceux-ci, subis de plein fouet qu'elle recense d'une manière si radicale qu'elle plaira aux pourfendeurs des femmes séniors tels Yann Moix* et Angelica Liddell**, n'entraînent pas le réflexe de survie de celui qui se noie mais un acquiescement résigné au point qu'elle semble mûre pour s'inscrire sur la liste d'attente d'un Ehpad.
Et elle l'annonce - et énonce - dans un préambule versifié en alexandrins sa nouvelle " Je mise sur un charme intellectuel pour vous régaler de mes débauches oratoires, de mes libertinages lexicaux".
Ainsi, Elisabeth Buffet s'est rangée des voitures et, à l'instar du titre d'un film de Michel Audiard, elle boit plus, elle fume plus, elle drague plus mais heureusement elle cause encore et a gardé son sens de l'humour qui tire à vue et de l'autodérision truculente.
A découvrir d'urgence avant que la dame ne change d'avis et abandonne ses tisanes au coin du feu avec les Mémoires d'Outre-tombe" pour, peut-être, incarner une cougar sauvage ou l'héroïne d'une émission de télé-réalité de chirurgie esthétique. |