Spectacle musical conçu par Bénédicte Charpiat et Jonathan Kerr, mise en scène de Jonathan Kerr, avec Jonathan Kerr, Bénédicte Charpiat, Roxane Le Texier, Sarah Tullamore (en alternance Gwenaëlle Chouquet), Audrey Rousseau et Benoit Urbain. La thématique de la maison close, entre fantasmes et réalités, connaît un regain d'actualité avec, entre autres, son traitement tant fictionnel avec la série télévisée "Maison close" initié en 2010 que muséal avec la récente exposition "Splendeurs et misères. Images de la prostitution" au Musée d'Orsay.
Celle-ci s'accompagnait d'un spectacle musical "Café Polisson*" comportant les chansons dédiées de la Belle Epoque et au générique duquel figurait la comédienne, danseuse et chanteuse Bénédicte Charpiat qui a eu l'idée d'un spectacle qui se déroulerait en un autre temps, celui de l'immédiate après-guerre, comportant une trame théâtrale axée sur la violence faite aux femmes et intégrant des chansons originales.
Ainsi est né le livret de "Belles de nuit" écrit en collaboration avec Jonathan Kerr, signataire de la musique et des lyrics et également au jeu dans le rôle du séducteur fatal, qui relate l'histoire d'une prostituée devenue tenancière d'un lupanar de luxe (Bénédicte Charpiat) qui voulait protéger "ses filles", la blonde poupée naïve Jacote (Roxane Le Texier), Jeanne l'auburn qui officie comme "maîtresse" (Sarah Tullamore) et Lucienne la brune écorchée vive (Audrey Rousseau) tant de la domination musclée des proxénètes que des la rue et des maisons d'abattage.
Son destin, raconté par le pianiste qui animait les soirées (Benoit Urbain auteur des arrangements choraux), bascule en 1946 quand interviennent simultanément la promulgation de la fameuse "loi Marthe Richard" abolissant le régime de la prostitution réglementée avec la fermeture des maisons dites "de tolérance" et le rapatriement des prisonniers condamnés au bagne suite à la suppression de la déportation en Guyane. Dans un décor de vitrines conçu par Jonathan Kerr et Juan Carlos Soler qui renvoie à la prostitution contemporaine du fameux Quartier rouge d’Amsterdam, est dispensé par des comédiens-chanteurs aguerris et émérites un spectacle de bonne facture hybridant naturalisme et lyrisme mélodrame opératique et chanson réaliste, Outre d'avoir réuni la fine fleur du musical, ses concepteurs ont su faire la part belle au chant avec, de surcroît, du solo au choeur, différentes combinaisons vocales, qui permettent à chaque artiste tant de porter son personnage que de révéler ses qualités d'interprétation.
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