Maurice Ravel : Concerto in G
(Decca) décembre 2019
Même si nous aimons beaucoup la jeune pianiste italienne Vanessa Benelli Mosell, ce disque autour d’œuvres de Ravel commence en demi-teinte, la faute à une Pavane pour une infante défunte un peu trop dans l’affect.
Fort heureusement, la suite est nettement plus intéressante. Pour le compositeur français, la musique d’un concerto se "doit d’être légère et brillante (...) ne pas viser à la profondeur ou aux effets dramatiques". Justement, ce concerto n’est-il pas, à l’inverse de celui composé au même moment pour la main gauche, un hymne à la lumière ?
Nous avions un peu peur que Vanessa Benelli Mosell ne s’y perde justement, pas techniquement (bien que cette œuvre soit d’une très grande difficulté technique) mais dans l’esprit. Il n’en est rien, elle s’y montre, et l’orchestre également, clair, naturel, virtuose tout en lisibilité et en luminosité, capable de légèreté comme d’agitation.
Si elle dévoile une palette de sentiments, elle sait le faire ici avec l’incroyable délicatesse (dans le superbe second mouvement notamment), la finesse et l’intelligence (rappelant en cela l’interprétation de François-René Duchable avec Michel Plasson et l’orchestre du Capitole de Toulouse, qui est certes l’une des très grandes références pour ce concerto) qu’appelle cette musique marquée autant par Saint-Saëns ou Mozart que par Gershwin.
Une force dans l’interprétation que l’on retrouve dans Le Tombeau de Couperin.
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