Seul en scène conçu et interprété par Alexiane Torres dans une mise en scène de Marc Tourneboeuf.
Qui a tué la chanteuse star internationale Joy, tel est l'argument de la partition sur mesure conçue par Alexiane Torrès qui s'avère singulière et non seulement, en l'occurrence, par la polysémie de l'expression "Pièce à conviction" choisie pour titre.
Car, et dans le genre du seul en scène, Alexiane Torrès a réussi une audacieuse hybridation entre la transposition du roman d'enquête sous forme de comédie policière dans sa variante parodique, le one woman show avec une jubilatoire et hilarante galerie de portraits des protagonistes archétypaux savamment caricaturés et la fiction radiophonique avec la bande-bruitage de Sébastien Gorski.
Et en sus, le cartoon avec la vélocité d'exécution imprimée par la mise en scène trépidante de Marc Tourneboeuf et l'interprétation d'Alexiane Torrès qui campe tous les personnages avec enchaînement à vue plus rapide qu'un effet morphing numérique.
En effet avec uniquement quelques accessoires, et le jeu de lumières de Quentin Maudet, elle se métamorphose de manière ébouriffante grâce à un pur jeu d'acteur explorant tout le registre comique soutenu par la gestuelle physique, les modulations vocales et l'ahurissante expressivité plastique du visage qui n'est pas sans évoquer celle de "rubber face" de Jim Carrey, au demeurant référence qu'elle assume.
Le spectateur est donc invité à suivre les péripéties de l'enquête menée de manière loufoque, avec notamment des indices anthropomorphisés, dans le monde interlope du show business et à y déceler, peut-être, en filigrane ses connotations et inserts implicites de pièce à thèse.
Impossible de ne pas céder au rire et surtout à l'admiration pour la prestation émérite d'Alexiane Torrès, formée au Cours Florent et au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique, qui s'avère, outre une excellente comédienne de haut vol, une véritable bête de scène et une remaquable performeuse
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