Réalisé par Paddy Breathnach. Irlande/Cuba. Drame. 1h40 (Sortie le 6 juillet 2016). Avec Jorge Perugorria, Alberto, Héctor Medina Valdés, Luis Manuel Alvarez, Renata Maikel Machin Blanco, Laura Alemán (III), Paula Andrea Ali Rivera et Oscar Ibarra Napoles.
Il y a quelques semaines, on avait pu se promener dans La Havane, en compagnie de Robinson Stévenin dans le film de Patrick Grandperret, "Fui Banquero". Cette fois-ci, c'est un cinéaste irlandais, Paddy Breathnach, qui a pris la capitale cubaine pour cadre de son film, "Viva".
Mais, à la différence du film de Patrick Grandperret, celui de Paddy Breathnach est un film purement cubain qui a pour héros, Jésus, un jeune homme qui n'a qu'un rêve : devenir drag-queen et passer dans la boîte de "Mama" pour interpréter - ou plus exactement faire des play back - sur des chansons cubaines.
Coiffeur, s'occupant des perruques des artistes transformistes, il survit dans son appartement déglingué à la cubaine en attendant que son rêve devienne réalité... Sauf qu'au moment où les choses évoluent, revient dans sa vie son père et c'est peu dire que leurs retrouvailles vont être tumultueuses.
Car, Angel porte mal son nom : il est bien loin d'être un ange et a été enfermé de longues années pour meurtre. Alcoolique, brutal, macho, cet ancien boxeur n'a pas vu pousser son fils dans une direction inconcevable pour lui et qui va le révulser...
Quand il découvre Jésus chantant chez "Mama" sous le nom de "Viva", le coup part immédiatement sur le beau visage féminin du jeune homme... et tout est réuni pour un mélo comme on les aime en Amérique du Sud, avec regards profonds, gestes signifiants et explications au fil du rasoir surtout quand la grande faucheuse a décidé de s'en mêler...
Si l'on ignorait que son réalisateur est irlandais, "Viva" passerait pour un film vraiment cubain et jamais il n'apparaît comme une "carte postale" décrivant les dernières années du Cuba des Castro. Peut-être que le thème du film, cette plongée dans la communauté drag-queen, avec des scènes mémorables illustrant les numéros des artistes, est déjà la preuve que Cuba n'est plus soumis au puritanisme qui a longtemps caractérisé l'île sous le régime communiste.
En tout cas, le film baigne dans un climat de tension où les sentiments vont jusqu'à leur paroxysme... Les numéros filmés dans le cabaret de "Mama" sont magnifiques et l'affrontement final entre le père et le fils transformé en "Viva" atteint une dimension quasi-mythique à couper le souffle.
Dans ce vrai mélo qui arrachera des larmes, il faut saluer la prestation du jeune Hector Medina qui parvient à se hisser au niveau de ses deux partenaires, légendes du cinéma cubain, Luis Alberto Garcia et Jorge Perugorria.
"Viva" de Paddy Breathnach est à ne pas manquer. |