Monologue dramatique écrit et mis en scène par Henri Mariel et interprété par Samuel Découx.
D'un ton flegmatique, dans son fauteuil il se raconte. Pardessus, chapeau et lunettes noires, c'est un espion, un vrai. Mais pourquoi alors, sous son imperméable, est-il en pyjama et en pantoufles ?
Comment évoquer la fin de vie différemment ? A partir d'une commande de Nantes Métropole et du COMPAS (Coordination Mutualisée de Proximité pour l'Appui et le Soutien), la compagnie nantaise Le Théâtre de l'Entr'Acte après avoir rencontré de nombreux soignants a conçue cette proposition originale et adaptable à de nombreux types de lieux. Henri Mariel au texte et à la mise en scène propose un spectacle touchant à l'écriture habile où l'imaginaire est roi. Comme dans le film "La Vie est belle" de Roberto Benigni, le père, désemparé devant la mort qu'il sent approcher, raconte à ses enfants une histoire et finit par se la raconter à lui-même. La particularité de "Mon père, cet espion" tient dans le fait que les planches de bande dessinée accompagnent le comédien tout au long de son récit, accentuant encore un peu plus le côté fantasmagorique qui s'en dégage. Inspiré de l'univers du film d'espionnage, les dessins de M.Le Rouge sont superbes et donnent une vraie ambiance à ce polar. A la veille d'une opération difficile qui doit décider de sa survie, le chirurgien-chef devient "le boss de l'organisation", l'anésthésie sera le fait d'une bande armée qui envoie des gaz et plus tard, lorsque l'opération aura échoué et qu'on lui administrera de la morphine, il sera dans une fumerie d'opium à Saïgon... Samuel Découx avec beaucoup d'humanité et une fausse désinvolture distille lentement ce monologue poignant qui, de façon très délicate aborde un sujet tabou qu'il rend soudain plein de sérénité. |