Seul en scène humoristique écrit et interprété par Patrick Robine dans une mise en scène de Jean-Michel Ribes.
En kimono couleur pastel et repetto rose, et gestuelle de king-fu man, Patrick Robine investit la scène pour narrer, après le délirant voyage en ballon dans "Le naturaliste" et l'épopée transsaharienne vers "La ferme des concombres", une nouvelle aventure de son double autofictionnel "le naturaliste, grand interprète animalier, botaniste et imitateur forestier".
Avec lui, l'aventure c'est accepter de se laisser aspirer dans une faille spatio-temporelle pour un voyage shamanique, immobile et cependant mouvementé, dans la contrée imaginaire de la Robinie, en l'occurrence, en compagnie d'un élan prénommé Ramuntcho.
Des Landes à l'Afrique noire, du sequoia d'Aurillac aux chutes du Zambèze, et après une redoutable traversée à travers le cimetière des radeaux, elle mènera au graal annoncé "Le cri de la pomme de terre du Connecticut".
Aux manettes, son complice Jean-Michel Ribes l'accompagne avec sagacité et oeuvre en évitant toute prouesse illustrative. Sur fond de ciels mouvants, une malle aux souvenirs et un lampadaire-étoile suffisent au conteur magnétique et grand maître de loufoquerie poétique pour crapahuter dans le monde de l'invisible.
Avec un humour pince-sans-rire qui n'exclut pas une roborative verve jubilatoire, Patrick Robine délivre la recette du grand cassoulet congolais, imite le robinet qui tente d'expulser sa dernière goutte et le supplice de la purée mousseline oubliée sur le feu, et décrit le fromager avec ses oiseaux-fromage tel le picodon cendré.
Hybridant animisme, anthropomorphisme et surréalisme, cette invitation au voyage s'avère totalement addictive pour le spectateur qui accepte de larguer les amarres pour embarquer sur un tapis volant. Le retour à la réalité saisit mais Patrick Robine livre quelques clés pour des échappées belles à la portée de tous. |