Comédie dramatique de Marius von Mayenburg, mise en scène de Blanche Réroll, avec Anne Burger, Sophie Deforge, Christabel Desbordes, Garance Morel, Charlie Petit et Hugo Tejero (en alternance Marc Stojanovic).
Trois femmes retrouvent une maison à Dresde en Allemagne en 1993 : une grand-mère, sa fille et sa petite-fille. A qui a-t-elle appartenue ? C'est tout l'enjeu de "La Pierre" de Marius von Mayenburg. Sous forme de puzzle, dans un aller-retour incessant entre les époques de 1935 à 1993, les six protagonistes de cette histoire dévoilent par bribes des échos du passé. Secrets, non-dits, rancoeurs et petits arrangements avec la vérité guident le spectateur sur les traces à Dresde de plusieurs générations dont les vies seront bouleversées par la guerre puis par la chute du mur. Marius Von Mayenburg, dramaturge pour le Théâtre de la Schaubühne de Berlin notamment, dresse avec acidité comme dans beaucoup de ses pièces un portrait de l'Allemagne du 20ème siècle, s'intéressant avec ce texte, à la complexité des êtres, à la mémoire et ce que l'on en fait. Tout aussi noir que "Le Moche" ou "Pan !" par exemple, mais sans l'humour qui baigne souvent ses pièces, "La Pierre", dans un climat anxiogène, laisse au spectateur le soin de se faire son opinion quant à la vérité et la transmission d'une maison qui entre ses murs renferme des lourdes énigmes. Blanche Rérolle, dans la scénographie parfaite de Clarisse Delile, des amas de gravats au sol comme le mur et les souvenirs qui se dégradent, dirige au cordeau une bande de jeune comédiens épatants : Anne Burger, Sophie Deforge, Christabel Desbordes, Garance Morel, Charlie Petit, Marc Stojanovic (en alternance avec Hugo Tejero) qui donnent à leurs personnages une belle profondeur et à "La Pierre" un intérêt qui ne faiblit pas. |