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puce L'Art et l'Enfant - Chefs d'oeuvre de la peinture française
Musée Marmottan-Monet  (Paris)  Du 10 mars au 9 juillet 2016

Pour son exposition printanière intitulée "L'Art et l'Enfant",le Musée Marmottan-Monet a donc choisi une thématique grand public qui, toutefois, ne vise pas à illustrer la représentation picturale de l'enfant dans l'art.

En effet, ainsi que précisé par le sous-titre "Chefs d'oeuvre de la peinture française", elle consiste en la présentation d'une sélection de chefs d'oeuvre de la peinture française du 15ème au début du 20ème siècle consacrés à la figure enfantine, ce qui circonscrit son champ d'intervention tout en ouvrant un beau champ de réflexion sur sa représentation picturale.

D'autant que, avec Marianne Mathieu, chargée des collections du Musée Marmottan Monet et Dominique Lobstein, historien de l’art, la participation au commissariat de Jacques Gélis, historien, spécialiste de l’histoire de la naissance, elle ordonne un florilège de soixante-quinze oeuvres selon un parcours chronologique lié au statut de l’enfant.

Du Roi-enfant à l'enfant-roi, l'Art, l'Enfant... et le Peintre

Pour apprécier les modalités de représentation de la figure de l'enfant, le visiteur doit se dégager du parti-pris historiciste qui préside à la (dé)monstration car la contextualisation, historique, philosophique, et sociologique ne permet pas, à elle seule, d'en rendre compte dès lors qu'existent plusieurs facteurs déterminants tels, par exemple, les desiderata des commanditaires et surtout le regard du peintre.

Une visite attentive et critique de l'exposition met en évidence, d'une part,que la représentation figurative de l'enfant, sans doute davantage encore que celle de l'adulte, n'échappe pas à la symbolisation, donc à la construction d'images culturelles subjectives, et ne constitue pas systématiquement une transcription fidèle de la réalité.

D'autre part, elle permet de déceler la différence entre la représentation de l'enfant, rarement représenté pour lui-même, et la représentation de l'enfance, tout aussi instrumentalisée, et souvent par le peintre lui-même, avec une tendance patente à privilégier la représentation intemporelle de l’enfance à la réalité sociale.

Par ailleurs, elle conduit à deux constats paradoxaux : les peintures présentées marquent le clivage social permanent entre l'enfant des classes aisées, parfois identifié, et l'enfant du peuple, essentiellement archétypal, et cependant leur représentation est soumise à une même règle connaissant peu d'exceptions : l’enfant sujet de peinture, dans le portrait ou la scène de genre, est objectivé.

Et dans toutes les peintures présentées, l'enfant est quasiment toujours le symbole de l'héritage, le faire-valoir d'une lignée, puis d'une famille et toujours d'une classe sociale..

Ainsi, au 15ème siècle, l'enfant humain prend la suite de l'enfant divin dès lors que les commanditaires que sont le Roi et les classes aristocratiques concurrent l'Eglise et la peinture de dévotion avec ses vierges à l'enfant qui ne constituent pas des odes à l'amour maternel mais répondent à l'impératif théologique de l'humanation du Christ.

Ils initient une peinture profane soutenue également par une motivation symbolique, celle d'affirmer la pérennité de la lignée avec la représentation de leurs rejetons sous forme de portrait officiel, ou portrait d'apparat, revêtus des insignes de leur rang, et de portrait de famille.

La bourgeoisie émergente reprend à son compte l'enfant comme symbole distinctif tant de la réussite sociale que d'une sociabilité centrée sur une intimité familiale idéale et introduisent ses marqueurs que sont l'éducation et la culture.

Pour les enfants plébéiens, la représentation des enfants, notamment dans les scènes de genre, oscille entre pittoresque édulcoré (les Frères Le Nain 'Les jeunes musiciens", "Enfants avec cage") et idéalisation (Millet "La becquée") dans un déni de la réalité de dureté de la vie rurale puis de la misère urbaine qui répond à un souci de maintien de l'ordre social.

Celui-ci culmine sous la IIIème République avec l'enfant du peuple érigé en héros patriote et soldat avec des portraits d'enfant de troupe (Philippe-Auguste Jeanron "Les Petits patriotes", Eva Gonzalès "Le clairon", Henri Jules Jean Geoffroy "Les Etrennes de la guerre").

Ce qui ressort au réalisme contraste avec le naturalisme compassionnel de Ferdinand Pelez, surnommé "le peintre de la pitié", qui dresse le portrait sans concession des enfants des rues de la fin du 19ème siècle ("Un martyr", "Le marchand de violettes") et de Jules Bastien-Lepage qui dénonce le travail des enfants ("Petit cireur de bottes à Londres").

Cette enfance contraste avec celle des enfants en villégiature, souriants et heureux au sein de la quiétude du jardin familial ou d'une campagne paisible que célèbrent les impressionnistes au rang desquels Monet ("Camille au jardin ', "En promenade près d'Argenteuil"), Manet ("Julie Manet assise sur un arrosoir") et Renoir ("Les enfants Caillebotte", "La leçon") pour qui "un tableau doit être une chose aimable, joyeuse et jolie".

Cette enfance enjolivée prise "sur le vif" est encore empreinte de pose et ce sont les oeuvres de Berthe Morisot ("Les pâtés de sable", "Eugène Manet et sa fille dans le jardin de Bougival"), Bonnard ("L"enfant au pâté de sable") et Vallotton ("Le ballon") qui restituent les expressions et gestuelles enfantines.

La visite s'avère donc fructueuse d'autant qu'elle est scandée de toiles emblématiques telle "L'Enfant au toton" de Chardin, d'inédites ("Portrait de la famille Habert de Montmor" de l'Ecole française), de raretés ("Femme allaitant son enfant" Louis-Roland Trinquesse et le portrait commémoratif de "L'enfant mort" de Philippe de Champaigne) et de curiosités (la gravure anatomique de Jacques-Fabien Gautier-Dagoty montrant une femme enceinte partiellement écorchée) pour se clore sur une toile de Picasso augurant d'un autre siècle.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Musée Marmottan-Monet

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation du Musée Marmottan-Monet


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