Le
travail de Xavier Veilhan s'inscrit dans
la tendance hyper pop de l'art des années 90 et de l’ultra-contemporanéité
qui utilise des objets et des sujets ordinaires pour proposer différents
systèmes de représentation et de perception du réel
afin de susciter de nouvelles expériences perceptives.
Dans son exposition, Vanishing Point
signifiant point de fuite en anglais, qui se déroule dans
un volume unique, il regroupe sculpture, architecture, film et photographie
pour entraîner le spectateur dans un troublant voyage à
travers le temps et l'espace.
En entrant dans la salle en pénombre, traitée en
ligne de fuite, le visiteur ne perçoit qu'une source lumineuse
latérale et, les pas orientés par une représentation
au sol de damiers en 2 dimensions, heurte son regard à une
immense masse bondissante qui semble surgir tout en étant
immobile. Toute la puissance et la vitesse d'un Zodiac,
grandeur nature, en 3D géométrique comme les jeux
vidéos de première génération, se cabrent
à jamais figées comme si on avait appuyé sur
le bouton pause. La piste de lancement comme les Paysages
fantômes du mur droit, transfert de photographies en
noir et blanc réduites à une pixellisation sommaire,
attirent irrésistiblement vers le Mur
du fond.
Le Mur du fond, réplique en trompe-l’œil classique
d'un dessin à perspective à point de fuite, aspire
non seulement les objets placés dans la salle mais aussi
le visiteur jusqu'à un éblouissant point lumineux,
infini improbable. Cette attraction irrésistible et visuelle
se double d'une sensation de vitesse qui confine au vertige.
Quand on arrive au pied du mur, l'effet d'aspiration cesse. Peut
être le début d'un autre voyage, mental celui-là...
Quand on se retourne, on découvre la
Light Machine dont les variations lumineuses attirent inéluctablement
le spectateur.
Placée dans la ligne de mire du zodiac, elle est formée
d'une trame lumineuse faite d'ampoules qui constitue des déclinaisons
de pixels numériques et dont chacune diffuse une information
spécifique puisque, soumise à différente intensité
lumineuse, elle n’est pas que binaire. Cette myriade d’informations
diffuse dans sa globalité un court film, une scène
d’embarquement et de décollage d’avion, monté
en boucle qui dégage un effet hypnotique.
Sortir ensuite...un dernier regard en arrière ?
|