"Le metteur" est à la hauteur de sa réputation. Même si cela lui fait mal, il reste l’homme de la situation, malgré le mur dans lequel il va aller, bille en tête. Etre metteur en scène c'est accepter la violence de toutes situations. C’est également l’impossibilité à croire que l’on ne pourra pas aller au bout du rêve.
Il faut au spectacle, qu’il continue…
L’histoire est celle d’un désir, comme souvent, une pulsion amoureuse qui vous fait basculer dans l’irrationnel. De cette impossibilité à croire qu’il existe une autre possibilité que celle de monter sur scène. Oui, c’est là, la véritable et indispensable vie d’Odette.
L’auteur, Michel Rostain, baptise son héroïne ainsi, mais personne n’est dupe. Odette vie à l’ombre d’Yvette. La grande Yvette Horner.
L’auteur du roman est lui aussi metteur en scène et homme de lettres (il lui doit le Goncourt du premier roman en 2011 pour "Fils"). Il sait et nous propose une construction littéraire. Une écriture en forme de journal pour relater cette aventure sous les sunlights.
Une belle idée qui nous fait partager dans la fiction les réalités possibles et quotidiennes d’une aventure artistique.
C’est tout le propos de cet mise en scène littéraire que nous propose Michel Rostain. Avec l’intelligence d’organiser le livre en deux parties. Deux actes qui attendent les trois coups.
Il faut lire le roman d’une traite pour ressentir l’intensité des rapports. Il n’y a pas à se forcer, tout coule de source avec dans la lecture, cette attraction du verbe qui vous colle à l’atmosphère. Vous êtes, là, le livre ouvert à découvrir les méandres de l’aventure humaine de l’artiste.
Le théâtre est ainsi fait, qu’il accueille les arts sur scène avec la même force, la même intensité que si nous étions qu’un, voir éternel.
Et naturellement, ce questionnement apporte de l’eau à ce sentiment étrange que tout artiste colporte un jour ou l’autre dans sa besace, le spectacle de trop. Celui que l’on ne doit pas faire.
Mais Il faut lire le bouquin de Michel Rostain pour sentir ce besoin qu’une artiste de la trempe d’Odette/Yvette a, à ne pouvoir vivre, se séparer, de l’enivrante atmosphère d’une scène. La terreur est alors au rendez-vous.
Il faut lire (je me répète, et tant mieux) le bouquin de Michel Rostain pour sentir ce besoin qu’une artiste de la trempe d’Odette/Yvette a, à ne pouvoir vivre, se séparer, de l’enivrante atmosphère d’une scène.
Le besoin du public est entier, et non un simple caprice narcissique.
La dramaturgie est alors signée… Et le livre aux fils des pages, devient bien plus qu’un journal. Il nous prend à la gorge. Mon Dieu que nous lecteur aimerions ainsi accompagner "le metteur"….
Mais cela est une autre histoire. |