Spectacle musical conçu et interprété par Kloé Lang.
Elle ne mourra pas à 27 ans, elle ne collectionnera pas les tentatives de suicide. Kloé Lang exorcise ses démons de chercheuse d'amour en chantant Barbara et Janis Joplin D'une voix claire et non éraillée comme celle de l'Américaine, d'une voix sans à-coups comme celle de la Française, elle s'amuse à être la synthèse d'un rapprochement qui tient de l'oxymore. Un peu protégée par ses machines, ses "looper station pour voix", elle bidouille un spectacle d'une fragilité de coquelicot. Il suffit d'un souffle, d'une voix un peu forte qui fait un commentaire à son voisin sur le spectacle pour que la magie s'en aille. Toujours dans la reconquête, Kloé Lang montre dans son faux discours de timide bafouillant modianesquement qu'elle est d'abord une comédienne. Mais très vite, il lui suffit de s'attaquer au "Mal de vivre" de Barbara ou à "Me and Bobby McG" de Janis, pour prouver qu'elle est aussi une chanteuse. Certes, on aurait aimé qu'au lieu de lancer des confettis ou de bricoler la boule argentée dont aucune boîte de nuit ne saurait se passer, elle poursuive son exploration des répertoires des deux femmes qu'elle admire. Une petite heure pour faire la connaissance de la chanteuse Kloé Lang, c'est bien insuffisant et l'on ne saurait l'encourager à poursuivre dans sa démarche publique avec un spectacle encore plus étoffé. Elle est à l'âge où elle a besoin de s'affirmer, de choisir entre chanson expérimentale et chansonnette pour le populo. Elle sait chanter, elle sait parler entre les chansons, elle sait jouer de son physique, enlever ou rechausser ses boots rouges, agiter ses plumes indiennes qui font office de boucles d'oreilles. Elle dispose d'assez de charisme pour tenir tête à quelques dizaines de spectateurs et surtout pour convaincre qu'elle tiendrait pareillement tête au brouhaha d'un Zénith. Elle prouve aisément que sa fragilité est volontaire, qu'elle peut se blinder sans perdre sa délicatesse initiale.
Bref, il faut la voir aux manettes de ses claviers, faire tout toute seule et bien la regarder régler les petits problèmes techniques qui l'assaillent. Quand elle aura changer de dimension - ce qui ne dépend que d'elle car le talent est là - on se souviendra avec émotion qu'on l'a vue à ses débuts et qu'on a répondu positivement à son déchirant "Aimez moi". |