Spectacle de mime écrit et mis en scène par Claire Heggen et Yves Marc, avec Ivan Bacciocchi.
Parler du mime de l’Antiquité jusqu’à nos jours : vaste programme ! Surtout en soixante minutes...
Que ceux qui s’attendent à passer une heure de silence religieux sur la question se détrompent. Notre conférencier a bien du bagout : tel un marchand ambulant, Ivan Bacciochi déboule avec sa grosse malle et son histoire. Ou bien plutôt ses histoires car ce n’est pas moins de 2500 ans et moult portraits qu’il s’agit de retracer.
L’acteur, improvisateur et professeur, nous raconte cet art théâtral : accompagné tout d’abord de musique et de chants sous l’Antiquité romaine, jugé subversif et banni par l’Eglise, puis, au 16ème siècle, l’apparition de la pantomime arlequinade avec les personnages de la Comedia dell’arte italienne... Il glisse ensuite avec délice vers le mime moderne, adopte le visage du mélancolique Pierrot, repris avec succès par Jean-Gaspard Debureau, pour un moment fort émouvant.
Notre homme débite les grands noms et s’attarde sur certaines figures majeures comme Charlie Chaplin et son inoubliable Charlot. Bien sûr, il ne se départit pas de toute une gestuelle adéquate et garde le dynamisme nécessaire à tout bon mime : moulinets de bras, démarches et figures farceuses. Il se montre plus loquace et enthousiaste encore sur le 20ème siècle, cite Jean-Louis Barrault, Etienne Ducroux, Jacques Lecoq.
On ne saurait lui en vouloir de s’attarder davantage sur cette période, on décèle même toute la tendresse, l’admiration qui le lie à ces grands messieurs mimes, qu’il a, pour certains, côtoyé et qui l’ont forgé.
Si l’ensemble peut parfois paraître un peu volubile - il est italien ne l’oublions pas ! - et qu’il est impossible d’assimiler en si peu de temps un sujet aussi vaste, toujours est-il que le moment passé demeure des plus agréables, la performance à la fois intime et joyeuse, l’homme tout à fait étonnant.
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