Spectacle
d'humour conçu et interprété par Christophe
Alévêque, dans une mise en scène de Philippe
Sohier, accompagné par Maxime Perrin, Francky Mermillod
et Julien Bonnard (Stéphane Sangline en alternance).
En ce début de millénaire, les héros sont
fatigués et du costume de Super Rebelle il ne reste plus
que la cape de magicien de l'humour et le slip moule-burnes
qui s'est avachi au point de ressembler à une couche
culotte. Il n'a plus ni la pêche, ni le moral, le héros.
Reste l'humour.
Et là, Christophe Alévêque, humoriste,
chroniqueur, chanteur, auteur, comédien et showman, a
des spectacles au compteur et n'a peur de rien ni de personne
pour laisser libre cours à sa rouspétance roborative.
Pour son dernier opus en date intitulé "Christophe
Alévêque est Super Rebelle !...enfin ce qu'il en
reste" c'est donc en costume de superman et avec une superbe
faconde qu'il investit la grande salle Renaud-Barrault du Théâtre
du Rond Point sur laquelle il fait une entrée pétaradante
accompagné de trois des musiciens de son Groupo avec
lequel il a d'ailleurs officié en concert, reprenant
ainsi la formule du one man show avec intermèdes musicaux
qu'il avait déjà utilisé pour son dernier
spectacle "Debout !"
Car il a de la voix et le monsieur ne s'en laisse pas conter
: avec lui angélisme, langue de bois et politiquement
correct sont relégués aux oubliettes.
Accablé que jamais par l'actualité, que des mauvaises
nouvelles glauques, par la politique et ses histrions pathétiques,
qu'ils soient de droite avec la Sainte Famille régnante,
Sarkozy-Zébulon, la première dame de France qui
après "avoir déroulé bien du câble"
prend des allures de vierge béate et le Petit Jean qui
passe directement de la totote à la cagnotte, ou de gauche,
pour laquelle l'injure "andouille de socialiste" constitue
un pléonasme, il ne lui reste pas même les satisfactions
paternelles face à des ados mous pas que du genou, la
génération des zombies, avec lesquels aller au
musée fait ressembler la guerre en Afghanistan à
une partie de pétanque.
Il a la dent acérée, le sens des formules qui
font mouche et arrose copieusement tout ce qui bouge. L'argent,
le doudou de l'adulte, les dérives de l'ère consumériste
et l'arnaque de la crise financière, entre autres, amènent
bien de l'eau à son moulin.
Mis en scène par son complice de toujours Philippe Sohier,
il délivre un spectacle garanti 100% irrévérencieux
qui se clôt par la chanson protestataire italienne "Bella
Ciao" qui donne vraiment envie de croire à des lendemains
qui chantent. |