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Défense raisonnée de My Bloody Valentine  mars 2013

Je ne ferai pas une chronique de My Bloody Valentine, d'autres l'ont déjà fait de manière très pertinente. Je noterai de façon préalable que ce groupe déchaine une certaine forme de passion. Le passif des concerts, au volume digne d'un jumbo jet au décollage, ne souffre aucune nuance quant aux jugements : catastrophique ruée dans la bouillie sonore pour certains, expérience mystique et indépassable pour d'autres.

Que l'on aime ou que l'on n'aime pas My Bloody Valentine (ce qui est de l'ordre du jugement de goût), j'éprouve un malaise à entendre qu'il s'agirait d'un groupe surestimé. De même que la comparaison avec leurs contemporains des années 90 est peu pertinente (Ride, Spacemen 3, The Boo Radleys), la question de la place et de l'influence de ce groupe est très souvent mal posée. Une certaine forme de hype voudrait faire croire qu'Isn't Anything est un album plus intéressant et plus important que Loveless. Je ne discuterai pas ce point tellement il me semble grotesque : à prendre le contre-pied de certaines évidences, on marche sur le râteau qu'on a posé par terre pour d'autres.

Je poserai comme prémisses le fait que Loveless comporte les marqueurs sonores suivants :
- les chansons sont basées sur des accordages ouverts non standards,
- la saturation est "baveuse", aidée en cela par des amplis poussés à un volume assourdissant,
- l'usage courant du vibrato des guitares et des pitch benders incite l'auditeur novice à se questionner sur le fonctionnement de sa platine K7 (dans l'hypothèse où on a l'âge de s'être fait une copie K7 de l'album. Ce constat me parait pertinent vu l'époque où est sorti Loveless, et le moment où aurait dû sortir son successeur),
- la voix est en arrière-plan, bercée par du coton, dans les limbes d'une réverbération dont l'attaque est inversée,
- le mixage est particulier et on s'est longtemps demandé comment ce nappage énigmatique pouvait faire coexister tous ces ingrédients.

De ce dernier point on peut déjà en déduire que les années 2000 ont vu fleurir de nombreux groupes qui ont eu la mauvaise idée de mixer un nombre de pistes=x en perdant de vue l'essentiel en musique. Le démon de l'informatique musicale ne donnait pas accès au paradis du mixage mais à la tombe de l'ingénieur du son inconnu, parfois on a découvert quelques autodidactes inspirés mais très rarement.

Une fois relevé cet ensemble de marqueurs sonores, on a encore dit trop peu de choses. Il faut comprendre que, dans cette série d'entités, un élément en entraine un autre dans une sorte de boucle immanente de causalités interdépendantes. Ainsi, modifier les accordages appelle une distorsion généreuse ; la distorsion appelle des harmonies fantômes, des tonalités générales autour desquelles tournent les autres sons sans tout à fait se dévoiler. De même, l'accordage devenant un accord auto-suffisant on peut le faire sonner grâce au vibrato de la guitare ; la voix n'a plus qu'une place de réserve dans ce magma créateur.

Le génie de Kevin Shields est d'avoir mis en lumière cette ligne d'interactions sonores. My Bloody Valentine représente, comme le Velvet Underground, une discontinuité insécable dans l'histoire de la musique rock, car leur son n'est pas circonscrit tel quel. Il ne peut que nous marquer car nous n'arrivons pas à comprendre qu'il ne pourrait pas être autrement. Loveless est incontournable car sa quiddité musicale est en tension entre une absolue singularité et les standards de son époque. Toutefois, le piège est identique à celui de l'art contemporain : utiliser cette série d'ingrédients, c'est sonner comme My Bloody Valentine. Filmer un immeuble 12h d'affilée, c'est faire du Andy Warhol.

Loveless bien qu'ayant été salué avant tout par des personnes ayant une "culture rock" préfigurait, dans son versant psychédélique, les musiques électroniques qui invitent à un voyage ou une expérience. Kevin Shields n'avouait-il pas, dans une interview donnée à Bernard Lenoir à la fin des années 90, sa proximité avec la musique jungle ? Je crois qu'on ne peut que difficilement douter de la postérité de My Bloody Valentine, sa marque la plus pertinente étant l'hommage de Rafael Toral dans son album manifeste Wave Field. Ecouter Loveless appelait-il violence de la découverte et calme de l'acceptation ? Quelque chose dans cette musique semble faire encore violence à certains.

 

En savoir plus :
Le site officiel de My Bloodie Valentine
Le Myspace de My Bloodie Valentine
Le Facebook de My Bloodie Valentine


Gilles Deles         
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# 9 février 2020 : On se calme et on se cultive

C'est reparti pour une sélection culturelle hebdomadaire très riche et variée avec plein de musique, de livres, d'expos, de cinéma et de théâtre pour chasser la morosité ambiante. En route pour le sommaire.

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et toujours :
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Au théâtre :

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"Faire semblant d'être normaux" au Théâtre Les Déchargeurs
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"Macbeth" au Théâtre Essaion
des reprises :
"Aux rats des pâquerettes" au Théâtre Pixel
"Jean-François Derec - Le jour où j'ai appris que j'étais juif" au Théâtre L'Archipel
et la chronique des spectacles à l'affiche

Expositions avec :

"Les Contes étranges de N.H. Jacobsen" au Musée Bourdelle
la dernière ligne droite pour :
"L'âge d'or de la peinture anglaise" au Musée du Luxembourg
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Cinéma avec :

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Lecture avec :

"Alt life" de Joseph Falzon & Thomas Cadène
"Ce qui est nommé reste en vie" de Claire Fercak
"Dévorer les ténèbres" de Richard Lloyd Parry
"Il est juste que les forts soient frappés" de Thibault Bérard
"L'homme qui n'est jamais mort" de Olivier Margot
"La chute" de Jacques Ravenne
"Le livre de Sarah" de Scoot McClanahan
et toujours :
"Basse naissance" de Kerry Hudson
"Comment le roi à perdu la tête" de Ville Ranta
"Et Mara ferma les yeux" de Denis Jeambar
"La cité de feu" de Kate Mosse
"La septième croix" de Anna Seghers
"Les sables de l'empereur" de Mia Couto

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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