Au milieu des années 90, un disquaire parisien me faisait découvrir Trans Am avec l'album The Surveillance, un Objet Musical Non Identifié atterrissait sur ma platine. J'ai depuis suivi ce groupe, dans toutes ses productions, et l'ai vu sur scène le plus souvent possible. Et si ses albums sont pour la plupart très bons, ou du moins contiennent quelques perles incontournables, ses concerts sont un déluge d'énergie et de virtuosité qui laissent le public pantois et à bout de souffle.
Ce dixième album ne trahit pas l'univers de Trans Am, au contraire il assoit sa capacité et sa puissance de composition. L'utilisation du Vocoder par le trio, qui peut vite devenir plus qu'écœurant, parvient à peine à déconcentrer l'auditeur (mais cela reste quand même beaucoup trop sirupeux et ultra connoté). Néanmoins, le choix du titre phare de l'album n'est le meilleur, "I'll Never" est trop lent, le Vocoder plus mielleux qu'à l'accoutumé, un titre trop mielleux, que le fan aimerait voir rester au fond d'un disque dur, à l'état de projet.
L'introduction de l'album débute dans le plus pur style classique du groupe, une batterie martiale appuie des nappes de synthé et de chant dans une course haletante.
"Night Shift", quant à lui, est un long voyage électro, fait de digressions particulièrement réussies où les fantômes de Kraftwerk viennent titiller les touches des claviers, un réel hommage aux pionniers allemands.
L'alternance de courts instrumentaux et de titres remplis d'énergie pure est la marque de fabrique du groupe américain, "Backlash" exprime bien ce mélange d'Heavy-Electro et de guitares proches du Metal, bref tout peut être démesuré.
Pour clôturer cet album, l'écoute de "Insufficently Breathless" raccrochera tous les wagons. Tout en mélodies, révélant des capacités de composition très au-dessus de la moyenne, ce titre démontre en relief que nous avons affaire à des bons musiciens, qui savent utiliser toutes les richesses de leur grammaire musicale.
Pour comprendre un peu plus le projet musical de ces musiciens, il faut impérativement les voir sur scène. Leur passage le 23 novembre au festival BB Mix est une occasion, pour les locaux, de combler un manque dans leur connaissance pour continuer à briller dans les soirées hype de la capitale.
Pour ceux qui n'auront pas la chance de les voir prochainement, je leur recommande l'écoute des albums Surrender to the Night, The Surveillance et Future World pour se faire une idée sur les possibilités musicales qu'offre le groupe.
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