Un truc bien monté, frais comme la neige et chaud comme la braise. Un truc à écouter entre copines, en sirotant des mélanges ratés dans des verres à talons. Un truc à lancer avant la douche, après la balade, pendant la salade.
Ça s’appelle Annika and The Forest et son troisième album que voilà s’intitule Même la nuit. Ah oui, à écouter même la nuit, j’ai failli oublier. Des vibrations de volutes et des ronds dans l’eau, cet album est une bonne grosse rondelle de mortadelle. La vraie, celle dont le diamètre dépasse largement le jarret de madame Patate, fondante et merveilleuse à souhait. Un truc délicieux qui rend addict le plus contemporain des béotiens.
Cet album pèse trois ans de créativité, mesure ses notes et dure le temps d’un voyage dans l’hémisphère droit des tremblements essentiels (celui où on trouve l’attachement et le détachement). Il y a du féminisme punchy ("Thinking crazy") dans ses paroles et de la mélancolie dans ses sanglots ("You and me"), la pop électronique de l’album est chargée d’intime et d’ondes positives.
L’artiste suédoise joue à la perfection des morceaux hypnotiques et entraînants, immergeant totalement la réalité dans un bain rafraîchissant et énergisant. Mieux que le ginseng.