Réalisé par Fred Nicolas. France. Drame. 1h25 (Sortie le 18 février 2015). Avec Camélia Pand'or , Jisca Kalvanda, Adam Hegazy, Alvie Bitemo, Norbert Godji, Cathy Ruiz, Martial Bezot et Manelle Tighilt.
Il y a trois héroïnes dans "Max et Lenny" de Fred Nicolas. Lenny, la fonceuse, la rebelle, la taiseuse qui n'explose qu'en paroles rap. Max, la rieuse, la nonchalante courageuse qui s'occupe de sa grand-mère et de ses petits frères et sœurs, la sans papiers menacée d'un départ forcée.
Et puis, il y a Marseille, ville labyrinthe propice à l'amitié, aux courses folles, à la baignade dans les calanques, aux embrouilles et aux explosions de vie.
Quartiers Nord, trafic de drogue, misère sociale et rêve d'un autre monde où la Terre serait ronde, comme dit le chanteur, voilà ce qui se télescope dans "Max et Lenny" de Fred Nicolas.
Ici, il y a aura aussi de la chanson sortant des tripes d'une Camélia pas Jordana mais Pand'Or. De la musique hip hop brute de décoffrage à l'image de cette belle amitié entre la jeune Congolaise timide et la jeune Algérienne rentre dedans.
Dans son premier film, Fred Nicolas, qui a bien bourlingué dans le cinéma français, sait aller à l'essentiel et éviter la plupart des chausse-trapes du " film-banlieue". Pas question, par exemple, d'un simple face-à -face "Jeunes/Police".
Fred Nicolas et son scénariste François Bégaudeau, décrivent tout un tissu social d'éducateurs et de travailleurs sociaux qui « amortissent », même si tout cela est aléatoire et sujet à perpétuelle remise en question, les problèmes de Lenny, fille-mère, et de Max, chargée de sa petite famille perdue.
De ce film se dégage une formidable énergie jamais teintée de démagogie et l'on retiendra particulièrement la belle amitié qui transcende tout le reste entre deux filles guère gâtées par la vie.
À l'heure où la banlieue est commodément stigmatisée, "Max et Lenny" de Fred Nicolas est un film pétri de générosité, capable d'exalter de grands sentiments sans pour autant sombrer dans l'idéalisation d'un univers où rien n'est évident.
Porté par le jeu intense de Camélia Pand'Or, qui éclate à l'écran et qui est à l'aube d'une grande carrière, cette virée dans un Marseille, bruissant de diversité, jamais enfermé dans les clichés, convainc.
Dès lors, on a le cœur un peu gros quand Fred Nicolas et François Bégaudeau choisissent une fin réaliste plutôt qu'un happy end pour ce qui est, plus qu'une page sociologique, le récit d'une belle histoire d'amitié.
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