Premier concert à Paris pour The Pierces, deux soeurs venues de l’Alabama avec dans leur besace un album tout frais pour nous français, même s’il tourne depuis plus d’un an dans les pays anglo-saxons.
13 Tales of Love and Revenge offrait des titres plus que prometteurs, et l’on attendait de découvrir leur interprétation live, pour comparer malicieusement au superbe mix du disque studio.
Le rideau rouge de la Flèche d’Or ne s’ouvrira pas avant 22h30 passées pour laisser enfin apparaître les deux soeurs : Allison (la brune, à droite) et Catherine (la blonde forcément ; placée à gauche, en toute logique).
Robe Charleston couleur claire pour Catherine, et robe noire au look désuet pour Allison, côté obscur du duo.
Le look est travaillé jusqu’au bout des ongles (manucurés noirs pour Catherine) et du collier (le même pour les deux soeurs) : les Pierces telles qu’elles apparaissent aujourd’hui sur la scène parisienne sont les mêmes que sur les vidéos You Tube de 2007 : tout est calé, tout fonctionne.
Passé cette première de couverture brillante aux reflets de fashion marketing, on est très vite pris dans une véritable maîtrise de la scène, et un concert tout simplement entraînant, bien mené, et pétillant. Comme sur l’album, on retrouve un certain côté scénarisé dans les chansons : chorégraphies miniatures, gestes lascifs de bras et de mains, infimes pas de côtés, ou encore breaks musicaux matérialisés par des gestes qui se figent.
Au premier regard, par son costume clair et ses attitudes lascives, c’est Catherine qui capte les regards. La jeune femme prend à sa charge l’aspect séduction du spectacle et même, assume visiblement sans trop d’embarras son rôle de Barbie. Mais sa voix est assurée, calée, et juste. Cependant, lors des deux seules chansons qu’Allison interprétera seule (le reste du temps, elle assure les choeurs, duos, et tous les effets vocaux), elle révèlera une voix chargée d’émotion. Une voix, certes, parfois plus fragile que celle de sa soeur, mais tellement plus expressive. C’est Allison qui transmet sur scène tous les contrastes sensibles, qui donne, comme dans l’album, l’atmosphère brumeuse d’un film de Tim Burton, où elle prendrait part aux chorus de Danny Elfmann.
Enfin, discret mais omniprésent, tapis en fond de scène, on pouvait distinguer clairement le guitariste des soeurs Pierces : un garçon bonhomme entre deux âges, aux cheveux mi-longs, assis sur un tabouret, assurant parfaitement toutes les mélodies, musiques, rythmiques du concert.
Seul musicien derrière le duo féminin, son travail est notable et force le respect. Il parvient à restituer avec sa seule guitare électroacoustique toutes les nuances et subtilités de l’album.
Le concert sera court, et toutes les chansons de l’album ne seront pas jouées. Un "inédit", intitulé "I shot my lover in the head", sera tout de même offert au public. Un titre tout a fait dans le style de l’album, plutôt du côté Sticks and stones.
Pour The Pierces, ce premier concert en France aura été un début de succès.
Leur label prépare visiblement la suite, avec tous les musiciens cette fois ci. |